Pour sa grande première à la 11e édition du Marché des Arts et du spectacle Africain (MASA) à Abidjan mardi dernier, le public a adoré. Le monde du théâtre aussi.
A l’exception de quelques réserves, « Il va pleuvoir sur Conakry », ce long métrage de Cheick Fantamady Camara, adapté aux planches a été magistral.
La pièce mise en scène par Annabel Thomas et SOW Souleyman se déroule sous 4 éléments climatiques; la sécheresse, l’orage, la foudre, la pluie, qui permettent de mieux « explorer les fondements de la nature humaine ».
Elle raconte l’histoire d’un conflit de génération entre deux façons de penser, l’histoire d’amour de deux familles, d’un père et son fils, celle de Karamo iman respecté de tous et de son fils Bangali.
Le jeune homme qui a des réflexes progressistes, a décidé de dire non aux traditions et de suivre ses passions, son amour pour la liberté, son amour pour Kesso. Il pense ne pas être obligé de suivre aveuglement des préceptes que son papa veut lui faire avaler. Ce dernier est un iman, mais en même temps est dépositaire de la tradition de sa famille, qu’il tient obligatoirement à faire respecter.
Dans un décor, alignant tradition, religion et modernité, avec des objets simples et évocateurs, des costumes diversifiés, l’éclairage, le son, les acteurs ont fait un mélange de langue française et de bambara et même d’Argot ivoirien.
Ils montrent également comment le pouvoir politique manipule l’opinion, en se faisant aider par le pouvoir de la presse.
Sur scène, l’on retrouve Michel Bohiri (dans le rôle de Sidiki, directeur du journal), Dosso Tiekoumba (dans le rôle de Karamo, l’iman), Marie-Cécile Pango (dans le rôle de la mémé et Mme Sidiki), Cissé El Hadj Vadieneka (dans le rôle d’Amine, le fils de l’iman), Missa N’Dri (dans le rôle de Salif un jeune branché qui cherche la fille de l’iman et Mborin le griot), Bosson Beatrice (dans le rôle d’Aya, jeune fille de 18 ans, la dernière de karamo , rebelle à la tradition), Tella Kpomahou (dans le rôle de Kesso, une jeune femme informaticienne, issue d’une famille bourgeoise et fiancé de Bangali) .
Après cette grande première de mardi, « Il va pleuvoir sur Conakry » sera rejouée ce vendredi 13 mars au palais de la culture, salle Niangoran Porquet.
Fulbert YAO