Après 76 jours de confinement total, les 11 millions de Wuhan, l’épicentre du Covid-19, renouent avec leur mode de vie habituelle.
Après minuit, dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril, les barrières qui fermaient les routes reliant Wuhan au reste de la Chine ont été levées, mettant ainsi fin aux contrôles qui restreignaient leurs déplacements.
Ce retour à la vie a été célébré avec faste par les Wuhanais qui n’ont pas boudé leur plaisir après la réclusion forcée qui leur a été imposée pour briser la chaîne de contamination au Coronavirus.
Les immeubles de la ville se sont illuminés, laissant apercevoir des messages de soutien au personnel hospitalier. Le lendemain matin, vers huit heures, le flot de véhicules est continu.
Face à des dizaines de journalistes invités par la ville à constater l’ouverture, un policier ordonne aux employés de lever des barrières, qui bloquaient parfois ceux qui n’avaient pas renouvelé leur passe électronique. Deux heures plus tôt, à 6 h 25 à la gare de Hankou, dans le centre de Wuhan, le premier train ouvert au grand public quittait la ville, emportant quelques dizaines de passagers vers Jinzhou, dans le nord-est du pays.
Malgré cette embellie, les autorités chinoises restent prudentes pour éviter le retour de la maladie qui a fait plus de 3000 morts dans le pays. Les contrôles restent toutefois stricts et seules les personnes certifiées en bonne santé peuvent sortir. « Bien que des résultats remarquables aient été obtenus, nous rencontrons toujours de grandes difficultés dans le traitement des personnes dans un état grave », a expliqué Guo Yanhong, responsable de la Commission nationale de la santé (CNS), lors d’une conférence de presse, ajoutant que la Chine avait fait tout son possible pour sauver davantage de vies.
La forte proportion de patients âgés et de patients atteints de maladies multiples a posé des défis dans le traitement, a noté Mme Guo, ajoutant que certains patients avaient également besoin de plus de temps pour se rétablir en raison de leurs conditions instables.
Pour le président chinois, Xi Jinping, il faut une coopération internationale pour freiner tous ces fléaux qui menacent l’humanité. Le 26 mars 2020, lors du sommet extraordinaire des dirigeants du G20 qui s’est tenu par visioconférence, il a déclaré qu’à un tel moment, il était impératif pour la communauté internationale de renforcer la confiance, d’agir avec unité et de travailler ensemble pour aboutir à une réponse collective. M. Xi a appelé tous les membres du G20 à aider les pays en développement disposant de faibles systèmes de santé publique à améliorer leur préparation et leur riposte contre l’épidémie, à renforcer le partage d’informations sur la lutte antiépidémique, avec le soutien de l’OMS, et à promouvoir des protocoles de contrôle et de traitement qui soient complets, systématiques et efficaces.
Nomel Essis