Tout de même curieux. Voici des gens qui s’occupent du candidat de leur adversaire politique.
Ils le traitent de tous les noms alors qu’eux-mêmes sont incapables de désigner leur candidat à six mois de l’élection présidentielle. Oui, à six mois de l’élection présidentielle d’un pays comme la Côte d’Ivoire. Il ne s’agit ni d’élection d’un chef de quartier ni d’un chef de village. On parle de l’élection sur un territoire de 322.462 km2.
’’Ils’’, ce sont les opposants ivoiriens. Ils veulent tous devenir présidents de la République. Ils ont plusieurs coalitions qui parlent de tout sauf de leur candidat à l’élection présidentielle. Au Pdci, Henri Konan Bédié a du mal à annoncer ouvertement sa candidature qui va provoquer, à coup sûr, le grand schisme au sein de son parti. Depuis l’annonce de la non-candidature d’Alassane Ouattara, le Vieux est très embarrassé. Il n’a plus de prétexte. Faut-il s’effacer pour laisser la place aux nombreux jeunes loups dont certains opportunistes notoires qui n’attendent que cela ou être lui-même candidat pour son énième dernier combat ? Telle est l’équation quasi insoluble que le Vieux doit résoudre. KKB a annoncé les couleurs dans une vidéo devenue virale sur la toile. Morceau choisi : « Y a des noms que j’entends. Thiam, c’est notre frère, ce n’ai contre lui. Il était ministre quand Bédié était pouvoir. Quand il y a eu le coup d’état, il est parti. Il n’est plus jamais revenu. Nous, on a supporté le parti jusqu’à aujourd’hui, on est arrivé à un stade où on doit choisir. On dit qu’il faut le prendre. Même, mon grand frère Billon, quand on faisait la campagne de Bédié en 2010, il était maire de Dabakala, il était indépendant. Après ça, il est devenu président de région Rdr, devant moi, ici. Comme Ouattara t’a chassé tu viens au Pdci et trois ans après, tu es le plus intelligent, et tu es le candidat du parti. Au nom de quoi ? Ceux que tu as trouvés là, sont-ils des moutons ? Chacun a le droit d’être candidat mais, allons à la convention. Ce sont les secrétaires de sections qui doivent décider. Si ce n’est pas une convention qui décide, je ne vais pas accepter une décision de Bédié. Ça, je vous le dit en même temps ». Comme kKB, Thierry Tanoh , Gnamien Ngoran et plein d’autres cadres n’attendent que le mot de Bédié pour faire comme Soro Guillaume et Amon Tanoh qui sont partis du Rhdp.
Au FPI, la contradiction est encore plus profonde. Entre les Gbagbo ou rien (Gor) et le clan Affi, malgré les apparences et les déclarations trompeuses, on se surveille comme du lait sur le feu. Qui sera le candidat de la Refondation étant entendu qu’il est presque certain que le 31 octobre, la CPI n’aurait pas terminé le procès de Gbagbo ? Pendant qu’Affi et Gbagbo sont en conciliabule à travers leurs partisans, Simone Gbagbo qui a été mise de côté est en embuscade. Il n’est pas impossible qu’elle se dresse le moment venu contre son exclusion et déblaie une troisième voie.
Comme on le voit, toutes les chapelles politiques sont en proie à des convulsions en cette période de désignation des candidats. Le Rhdp et son cheval gagnant Amadou Gon Coulibaly doivent se frotter les mains d’avoir identifié très tôt le ver qui est dans le fruit. Ils ont six mois pour combler les vides là où les autres n’ont aucune idée de ce qui les attend. C’est là, toute la différence et la grande avance d’AGC sur ses adversaires réels. En boxe, on dirait que le candidat du Rhdp mène aux points puisqu’il a déjà traversé la tempête. N’eût été le Coronavirus qui l’empêche de faire ses bains de foule, il aurait déjà fait taire tous les Saint Thomas qui veulent voir avant de croire.
MT