Les deux camps du Fpi se sont récemment affrontés par des ’’ fêtes de la liberté’’ interposées. Dans ce combat de frères-ennemis, le camp Affi N’Guessan a récupéré le bastion traditionnel du parti.
« Yopougon de Gbagbo », a-t-on coutume d’entendre fredonner lors des grands rassemblements du Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo. Cette localité qualifiée comme la plus grande commune de la Côte d’Ivoire, est à tord ou à raison qualifiée de bastion du FPI.
Ce quartier fut d’ailleurs l’un des derniers retranchements des extrémistes et autres miliciens proches de l’ancien président ivoirien, qui y ont entretenu et attisé la crise postélectorale de 2011 qui a fait officiellement plus de 3000 morts dans le pays. Le contrôle de ce quartier est depuis lors paru comme un enjeu de survie chez les caciques du Fpi dirigés par Abou Drahamane Sangaré, chef de file des « Gbagbo ou rien ». Les frondeurs du Fpi qui rivalisent la présidence dudit parti à l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, ont alors organisé plusieurs manifestations à la place « mythique » de Ficgayo de cette commune en vue d’y tenir leur suprématie d’une main de fer.
Ces manifestions se sont très souvent soldées par une guerre de chiffres concernant le nombre de participants à ces rassemblements. Au finish, les partisans de la politique de la chaise vide communément appelés « Gbagbo ou rien », se sont résolus à délocaliser leurs manifestations dans cette commune à « l’espace CP1 », un espace un peu réduit que celui du Ficgayo. Aux derniers instants, le camp Sangaré a trouvé mieux de rapprocher ses célébrations annuelles de la Liberté sur les terres natales de leur mentor Laurent Gbagbo à Mama ou à Gagnoa. Réglant ainsi l’épineuse question de la mobilisation des militants qui commencent à être de plus en plus émoussés par cette politique de va-t-en guerre.
A contrario, leur opposant direct en interne, Pascal Affi N’Guessan, président officiel du Fpi a choisi ce moment pour récupérer la commune de Yopougon. Réunissant hier, à l’espace Ficgayo, désormais craint du camp Sangaré, un grand nombre de militants du Fpi venus de partout, pour la célébration de la fête de la liberté version Affi N’Guessan. C’est donc « un » Affi N’Guessan sûr de sa main mise sur la commune de Yopougon qui a tendu la main à ses adversaires internes : « Je demande aux secrétaires de sections d’accueillir les bras ouverts, les camarades qui étaient dans la fronde. Parce que la base a compris que la fronde (Ndlr : le camp Sangaré) a été une supercherie », a-t-il lancé devant les militants du parti.
Sam-Wakouboué