Les océans n’auront plus de secret pour la Chine qui cherche à découvrir le contenu des fonds marins. Pour relever ce défi, l’Empire du milieu a envoyé jeudi avec succès un satellite d’observation océanique dans l’espace depuis le centre de lancement de satellites de Taiyuan, dans la province chinoise du Shanxi (nord).
Une fusée porteuse Longue Marche-2C, portant le satellite HY-1D, a été lancée à 2h31 (heure de Beijing), selon l’Administration nationale de l’espace de Chine.
Ce nouveau satellite formera avec le satellite HY-1C, lancé en septembre 2018, la première constellation de satellites pour le service civil maritime du pays. Le 27 septembre 2008, Zhai Zhigang, commandant de la mission Shenzhou 7, enfile son scaphandre et sort une vingtaine de minutes dans le vide spatial ; c’est la première sortie extra véhiculaire effectuée par un Chinois. Zhai Zhigang célèbre l’événement en brandissant le drapeau rouge étoilée de la Mère patrie pour la postérité. Les exploits s’enchaînent ensuite : lancement de la première station Tiangong 1 (littéralement « Palais Céleste 1 ») en 2011, avec un cours de physique très médiatisé en Chine. Il est diffusé en direct à la télévision en 2013 par Wang Yaping, deuxième taïkonaute chinoise dans l’espace. Après quelques missions habitées, la station est abandonnée et la Chine en perd le contrôle : Tiangong 1 est désintégrée lors de sa rentrée atmosphérique le 2 avril 2018 et certains morceaux finissent dans l’océan Pacifique. Mais le 3 janvier 2019, la Chine entre dans l’histoire spatiale avec un alunissage inédit d’un engin sur la face cachée de la Lune. Le module Chang’e-4, qui avait quitté la Terre le 8 décembre, se pose à 10h26 heure de Pékin (02h26 GMT) et envoie une photo de la surface lunaire. La Chine ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’ici 2030, Pékin veut aussi construire une base lunaire, peuplée de robots dans un premier temps, puis d’humains. Un simulateur de base lunaire, le Palais Lunaire, a même été construit à Pékin par l’université de Beihang, spécialisée dans la recherche astronautique, pour reconstituer des séjours de longue durée avec quatre taïkonautes. Autrefois à la traîne, le programme spatial chinois a rattrapé une partie de son retard mais s’est développé à l’écart des autres pays.
Nomel Essis