Le ministre des Affaires étrangères de la France, Yves Le Drian, avait déclaré mercredi que Paris envisageait des « mesures » en réaction à l’application de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Réponse du berger à la bergère, le jeudi 9 juillet 2020, la Chine a adressé une mise en garde à la France pour son intrusion dans les affaires dans ses affaires intérieures.
« Les affaires de Hongkong relèvent des affaires intérieures de la Chine et aucun pays n’a le droit de s’en mêler », a martelé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.
Il a aussi dit espérer que « certains pays » fassent preuve « de prudence en paroles comme en actions » et agissent « de façon plus positive pour la stabilité de Hongkong ».
L’Australie aussi a eu sa part de colère de Pékin après sa décision de suspendre son traité d’extradition avec Hong Kong en raison d’un changement fondamental de la situation dans le territoire semi-autonome, selon le Premier ministre. La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre. Elle est venue, quelques heures plus tard, de l’ambassade de Chine à Canberra.
« La Chine déplore profondément et s’oppose aux accusations et aux mesures sans fondement annoncées par l’Australie », a regretté dans un communiqué un porte-parole de l’ambassade.
« Nous demandons instamment à la partie australienne de cesser immédiatement de s’ingérer dans les affaires hongkongaises », a-t-il ajouté.
L’Union européenne est restée pour l’heure très mesurée sur ce dossier, appelant la Chine à éviter toute action qui saperait l’autonomie de Hong Kong mais n’a fait état d’aucune mesure de riposte. Pendant que les puissances occidentales attaquent la Chine pour la mise en œuvre de cette loi, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong Carrie Lam a fait savoir que « le gouvernement de Hongkong va appliquer vigoureusement cette loi ».
Elle a par ailleurs mis en garde les militants « radicaux » contre tout possible « franchissement de la ligne rouge ». « Les conséquences d’une violation de cette loi sont très graves », a souligné la cheffe de l’exécutif. Elle a cependant nié les allégations selon lesquelles cette loi menacerait les libertés dont jouissent les quelque 7,5 millions de Hongkongais, qualifiant de « sophismes » les commentaires à son sujet.
Ce texte législatif « n’est certainement pas aussi sombre qu’il y paraît pour Hongkong », a-t-elle lancé. « Je suis certaine qu’avec le temps… la confiance sera plus grande » à la fois dans « le principe « un pays, deux systèmes » », censé garantir des libertés et une autonomie inconnues en Chine continentale ainsi que pour « l’avenir de Hongkong », a-t-elle ajouté.
Nomel Essis