L’école publique accessible à tous et un enseignement de qualité est leur leitmotiv. Le Réseau ivoirien pour la promotion de l’Education pour tous (Rip-Ept) a donc organisé un atelier de renforcement de capacité des journalistes. Ce, pour leur permettre de s’approprier ‘‘les principes d’Abidjan’’.
C’était jeudi à l’Hôtel Ivotel au Plateau. Le Président du Conseil d’administration du Réseau, Gnelou Paul a d’entrée expliqué le contexte dans lequel ce document a vu le jour.
« Le 13 février 2019, lors d’une conférence internationale à Grand-Bassam, il a été adopté par 50 experts venus de tous les continents, un document appelé ‘‘les principes d’Abidjan’’ relatif aux obligations des Etats en matière de droit de l’homme de fournir un enseignement public de qualité et de réglementer l’implication du privé dans l’Education », a-t-il confié.
Mieux, a-t-il dit, « ce document reconnu (…) comme une référence en matière de droit à l’éducation devient désormais un instrument normatif international qui doit aider à faire avancer l’éducation dans nos pays». Gnelou Paul a en substance levé le voile sur la part importante prise par le secteur privé dans le secteur Education en indiquant qu’il y a une privatisation de grande ampleur qui tend vers la « marchandisation de l’Education ».
Or, a-t-il souligné, l’éducation est un service public qui relève de l’obligation de l’Etat de fournir un enseignement public de qualité.
Selon Sylvain Aubry, Global intiative for economic social and cultural rights, conférencier, les écoles privées se développent de plus en plus avec une prolifération des écoles ‘‘boutiques’’ qui ne tiennent pas compte des conditions d’hygiène et de sécurité des élèves et de la qualité de l’enseignement avec des salles de classe ne répondant pas aux normes internationales.
Ce phénomène a-t-il déclaré, est visible dans plusieurs pays africains et exacerbe la montée en puissance de la colonisation, de la ségrégation, de la division. Aussi, Sylvain Aubry, a relevé les dangers liés à ces écoles souvent développées par des grandes entreprises internationales qui écrivent des programmes et les partagent sur des tablettes.
Poursuivant, il a fait savoir que ‘‘les principes d’Abidjan’’ est un texte de 97 principes directeurs résumés en 10 principes généraux dont la mise en œuvre nécessite la participation de l’Etat.
Indiquant en sus qu’il faut construire un système éducatif avec des écoles publiques de qualité, il exhorte à ne pas exclure le privé.
Kouamé Paulin du Rip-Ept exposant sur le thème « évolution du secteur privé en Côte d’Ivoire » a révélé qu’au préscolaire, au primaire, les écoles publiques sont majoritaires, mais au secondaire, le privé est le plus présent. Pourtant, a-t-il soutenu, si le privé prend le dessus, cela est préjudiciable pour les enfants dont l’éducation sera bâclée par les établissements qui ne pensent qu’à faire du profit quitte à baisser la qualité de la formation en recrutant des enseignants non qualifiés. D’où son appel à faire en sorte que l’éducation publique de qualité soit privilégiée.
M.P.K