Promouvoir le continent dans sa totalité et aussi développer un modèle économique sur ses potentialités c’est ce concept innovateur que Richard Seshi un jeune entrepreneur ivoirien entend développer avec quelques uns de ses pairs africains à travers la plateforme numérique AfricaKitoko.com. Entendez par là l’Afrique est sublime en langue lingala.
Qu’est ce que c’est Africakitoko ?
Bien avant de donner le but et les objectifs de notre plateforme numérique, j’aimerais d’abord me présenter, je suis Richard Seshi, un jeune entrepreneur ivoirien. Distingué prix orange de l’entrepreneur social, je suis le promoteur de la plateforme numérique WWW.africakitoko.com . En effet, c site est un projet conçu avec quelques amis Africains. L’objectif de notre plateforme est de visualiser l’Afrique. En clair, partant du constat que l’Africain s’approprie peu ou pas suffisamment son histoire et vu qu’aujourd’hui, les gens prêtent de moins en moins d’attention au contenu dans les articles, nous avons souhaité sublimer l’Afrique. En prenant des informations qui peuvent parfois être très longue et les simplifier en des illustrations c’est à des visuels.
Donc chaque jour sur africakitoko.com, nous présentons des visuels qui mettent en lumière le quotidien des Africains. Nous présentons par exemple la manière donc sur le continent, les transports en commun sont nommés. En côte d’Ivoire, chez nous c’est le Gbaka, au Ghana par exemple c’est les Tro Tro…notre rôle à travers cette plateforme est de présenter tous les aspects de la vie sur le continent selon les différentes catégories. Le site contient donc sept catégories qui vont depuis le Sport, les choses en communs, les sites touristiques, les patrimoines historiques etc. Nous touchons aussi les questions en lien avec l’économie notamment sur l’évolution du radar socio-économique des pays.
Ne Pensez vous pas touchez un segment traditionnellement réservé aux médias alors que vous n’êtes pas des professionnels de ce secteur ?
Nous ne nous qualifions pas de site d’informations classiques en revanche nous essayons de faire ce qu’on appelle aujourd’hui du data journalisme. Nous nous appuyons sur de multiples données que nous traduisons en illustration. Toutefois, nous ne sommes pas fixés sur l’actualité comme les medias traditionnels le font. Il est important de savoir aussi que certains d’entre nous comme moi avons des back grounds de blogueurs ou d’activistes mais l’idée essentielle est de mettre en avant une Afrique qui est positive.
Depuis combien de temps cette plateforme existe et qui en sont les promoteurs ?
Notre plateforme existe depuis environ huit (8) mois et officiellement le site web a été lancé en avril 2020. Et nous sommes déjà à plus de 110 illustrations sur l’Afrique.S’agissant des promoteurs nous sommes essentiellement un collectif d’infographe, de graphistes, de blogueurs qui ont souhaité se mettre ensemble. Nous sommes en une dizaine de personnes. Faut aussi dire que depuis le lancement de notre plateforme les retours sont positifs. Aujourd’hui nous avons atteint la barre de 10 000 visiteurs par mois. Il faut également faire remarquer que le site est en deux versions, une anglaise et une française. Sur la version anglaise par exemple plus de 50% de nos trafics viennent des Etats Unis. Ce qui fait qu’avec l’avènement de George Floyd aux Etats Unis nous nous sommes doublement senti concernés.
Votre site existe avec beaucoup de succès d’ailleurs, c’est un fait mais sur quel modèle économique fonctionnez vous ?
Notre plateforme a été lancée au départ sur l’initiative du volontariat. C’était juste l’initiative de jeunes innovateurs qui souhaite faire bouger les choses. Faut aussi savoir que la plupart d’entre nous sommes déjà engagés à différents niveaux. Ainsi à travers cette initiative d’Africakitoko, nous voulons amplifier notre impact. En sortant juste de notre segment. Notre modèle économique est de concevoir des services et offres à la carte. Dans cette perspective, nous lancerons dans un futur proche une nouvelle plateforme qui aura pour objet la réalisation de tout ce qui est graphisme. Notre service se nommera www.getAkwaba.ci. Sur cette plateforme nous proposerons tout ce qui est lié au service de graphisme et d’illustrations. De même que la réalisation de visuels, la réalisation de vidéo, etc. nous permettrons aux personnes de faire leurs demandes individuelles soit à travers des abonnements mensuels ou des taches ponctuelles. C’est donc à ce niveau que nous pensons bâtir notre modèle économique.
Vous êtes également le promoteur du prix du jeune entrepreneur 35/35, avec l’actualité marquée par la crise sanitaire quelles sont vos perspectives ?
Pour l’année 2020, marqué par la crise sanitaire nous organiserons un événement virtuel. Les applications seront ouvertes pour les inscriptions. et comme nous somme à la 5e années et 5e édition de notre événement, nous allons comme d’habitude choisir de jeunes innovateurs qui viennent de toute l‘Afrique afin de pouvoir reconnaître les mérites des jeunes entrepreneurs africains.
Un message à l’endroit des jeunes entrepreneurs
Beaucoup d’initiatives sont prises ces derniers jours par les jeunes c’est à saluer. En revanche, ce que je souhaite qu’ils retiennent est de s’armer de beaucoup de courage. En effet, nous venons généralement d’un écosystème où la voie royale pour l’emploi était la fonction. Et donc sur la base de ce paradigme, il faut comprendre que ce chemin est certes ouvert à tous cependant l’environnement pour entreprendre reste compliqué. C’est pourquoi d’un coté, j’invite à l’amélioration de cet environnement et de l’autre j’exhorte les entrepreneurs à acquérir les bonnes compétences et de se créer un réseau et en fin être beaucoup à l’écoute de cet environnement.
Jean Eden K.