A quelques jours des examens à grand tirage, les candidats doivent pouvoir compter pleinement sur le soutien de leurs parents. Ils doivent se préparer en conséquence pour être fin prêts le jour J. Dans ce dossier, un spécialiste donne des astuces pour les candidats et leurs parents.
La préparation du Bepc a débuté depuis le début de la rentrée scolaire pour Ohusu Attawa, élève en classe de troisième. Sa tante et tutrice, lui paye depuis le mois d’octobre, des cours à domicile et des cours de renforcement à l’école. Et cela, pour mettre toutes les chances du côté de cette jeune fille de 17 ans et demi. La tante de la candidate révèle que celle-ci a eu son Bepc l’année dernière mais n’a pas été orientée. «J’ai exigé qu’elle vienne chez moi ici dans la capitale afin de bénéficier d’un meilleur encadrement.
Ses notes dans les matières de base sont trop faibles donc j’ai pensé qu’il était préférable qu’elle reprenne la classe de 3e pour avoir une bonne moyenne d’orientation. A Aboisso, il n’y avait personne pour l’encadrer sur le plan scolaire », révèle sa tante. Ainsi, la candidate qui affrontera le Bepc le 12 juin, bénéficie de cours à domicile en Mathématiques, Physiques et Anglais et de cours de renforcement dans les quatre matières de base à l’école pour un total de 14.000 Fcfa : 12.000Fcfa pour les cours à domicile et 2.000 Fcfa pour les cours de renforcement en classe. Cependant, sa tante ne cache pas son inquiétude face aux moyennes de sa nièce. «Le premier trimestre, elle a eu la moyenne de justesse avec 10, 02. Le second trimestre, elle a eu 11. On attend la moyenne du 3e trimestre mais j’espérais quand même mieux avec tous ces cours de renforcement dont elle bénéficie. Dans les matières de base, elle a tout juste la moyenne aussi. J’ai même eu un entretien avec elle pour lui dire de se donner plus car j’attends beaucoup d’elle. Je l’ai prise en donnant ma parole à ses parents que ses études seront désormais une réussite. Si c’est encore un fiasco, je la mets dans un lycée professionnel.
Je le lui ai bien fait comprendre », dévoile la tutrice. A l’instar de cette dernière, Estelle N’Gbesso, attend beaucoup de sa progéniture qu’elle espère voir entrer à l’Ecole militaire préparatoire technique (Empt) de Bingerville. Pour cette raison, elle ne lésine sur aucun moyen pour donner toutes les chances à son fils d’être admis dans cet établissement de renommée. Ainsi, le petit Yvan à la fin de chaque cours à 17h, devait rester encore à l’école pour bénéficier de cours de renforcement. Ensuite, les mercredis et samedis sont consacrés aux cours de renforcement. Seul bémol : son fils se plaint d’être épuisé et ne fait que stresser depuis la semaine dernière. «Je lui ai fait comprendre qu’il aura tout le temps de jouer pendant les vacances. Son avenir se joue maintenant et l’Empt n’est pas à la portée de tout le monde. Mardi, il doit donner le tout pour le tout. Je lui ai dit de bien se concentrer lorsqu’il sera dans la salle d’examen, de ne pas oublier de prier et de ne surtout pas stresser», explique Estelle qui ne cache pas son inquiétude. Une inquiétude partagée par de nombreux parents avec l’approche des examens à grand tirage qui débutent demain avec le Cepe.
Les parents jouent un rôle primordial
Ils peuvent cependant compter sur les conseils des spécialistes. Ainsi, Alléchi Yapi Manix, psychopédagogue, explique que pour bien préparer un examen, les parents doivent créer un climat de confiance.
Ils doivent être d’un appui sans faille pour leurs enfants. Durant la période de préparation, les parents ont le devoir d’apporter plus d’attention et d’affection aux enfants. Se faisant, les enfants auront confiance en eux-mêmes et pourront mieux se concentrer lors des révisions. Le psychologue ne manque pas d’attirer l’attention des parents des candidats en classe de 3e ou de Terminale. Pour bien préparer leurs examens, ces derniers doivent connaître le type perceptif de leurs enfants. Si un élève est de type visuel, il apprendra plus vite en lisant ses cours ou en faisant des fiches. S’il est auditif, il retiendra mieux en écoutant un professeur ou en récitant ses cours à haute voix et s’il est de type kinesthésique, il apprendra plus facilement en expérimentant par exemple à travers des tâches concrètes ou au cours. «Les visuels comprennent mieux des éléments nouveaux lorsqu’ils peuvent visualiser les informations. Ils préfèrent les images aux paroles. La vue et la pensée sont leurs sens dominants. Les auditifs apprennent facilement en écoutant la parole. L’ouïe est leur sens dominant. Ils prennent très peu de notes et ils se fient à leur mémoire. Lorsqu’ils lisent, ils le font à haute voix pour mieux comprendre. Enfin, les kinesthésiques apprennent mieux lorsqu’ils peuvent participer, toucher, agir, imiter, donc être physiquement actifs.
Ils ont beaucoup de difficultés à demeurer attentifs pendant une longue période », enseigne le spécialiste. Il conseille également aux candidats de se conditionner aux épreuves. Cela revient, instruit Alléchi Yapi Manix, à se préparer aux méthodologies propres à chaque épreuve. On ne se prépare pas à un écrit de la même manière qu’à un oral. Il faut s’entraîner à gérer son temps par exemple. L’une des clés fondamentales de la préparation, c’est la visualisation positive. «Cela consiste à se représenter une scène mentalement de la manière la plus positive qu’il soit et qui se termine toujours par un succès. C’est une méthode utilisée par les grands sportifs de haut niveau. Au final, même si cela ne paraît pas toujours évident, il faut réussir à trouver du plaisir dans sa préparation », explique le psychopédagogue.
Les techniques de préparation sont différentes selon l’épreuve
La mémoire est un élément-clé pour la réussite aux examens et Alléchi Yapi Manix donne cinq astuces aux candidats pour garder une bonne mémoire. D’abord, ils doivent découper leurs programmes en petites tâches. « Souvent, quand il y a trop de choses à revoir, il devient difficile d’attaquer les révisions. C’est pourquoi il faut découper le programme en petites tâches. Il faut prévoir trois chapitres à relire dès la veille. De cette manière, en se levant le matin, notre cerveau est programmé pour relire les trois chapitres en question. Ensuite, la deuxième astuce consiste à minuter son temps de travail et arrêter les révisions quand on est encore de bonne humeur. Pour ça, il faut découper les révisions en tranches de 25 minutes et faire des pauses de 5 minutes à chaque fois. On renouvelle l’opération 4 fois avant de s’accorder une pause plus longue », recommande-t-il. Pour la troisième astuce, le psychologue préconise d’élaborer des notes visuelles. En effet, pour les matières comme l’histoire-géographie, où il y a beaucoup d’imbrications d’idées ou pour les Sciences de la vie et de la terre, qui est une matière très visuelle, il est judicieux selon le pédagogue, d’élaborer des notes visuelles. «Il faut créer des schémas en se basant sur le plan du cours.
Il s’agit d’une façon de représenter les idées de manière visuelle, à la façon d’une toile d’araignée. Le principe est de placer chaque mot sur une branche de cette toile. Une fois les fiches rédigées, le candidat peut commencer à apprendre. Quatrièmement, il y a l’association d’idées sur l’imaginaire du candidat. C’est-à-dire qu’il faut connecter quelque chose d’inconnu à quelque chose de connu. Plus on donne du sens, plus ce sera efficace. Par contre, il faut éviter de créer trop d’histoires en une journée sans en avoir l’habitude. La cinquième astuce est la technique de la feuille blanche. Lorsque vous venez juste de faire votre fiche, prenez une feuille blanche et refaites la fiche, sans avoir le cours sous les yeux. Plus vous en ferez, plus vous serez efficace. Il faut donc planifier dans la journée une période d’apprentissage et une autre de révision», conseille le psychologue Alléchi.
Napargalé Marie
Légende : Les candidats doivent avoir le soutien de leurs parents pour être en confiance le jour de l’examen. Photo : DR