Les épreuves écrites du Bepc ont commencé depuis hier, sur l’étendue du territoire national et s’achèvent jeudi. Ce sont 423 611 candidats qui composent dans 611 centres. La ministre de l’Education nationale a tenu à s’assurer que les examens se déroulent dans de bonnes conditions.
Mine hagarde, yeux rouges, D.T se présente au grand portail fermé du Lycée moderne de Treichville ce mardi matin. D’une voix à peine audible, il répond au vigile qui lui demande l’heure : «Je ne sais pas. Je n’ai pas de montre ». Le vigile regarde alors l’agent de force de l’ordre assis au petit portail, qui lui fait signe de faire venir le candidat auprès de lui. «Il est 8h44 mon petit. Les épreuves ont commencé depuis longtemps. Tu connais la marge de retard oui ou non ? Vous, les élèves de maintenant, ne prenez rien au sérieux », lui dit-il. Mais D.T supplie, arguant du fait qu’il est à Gonzagueville et qu’il y a trop d’embouteillages. Toute chose que nous nous hâtons de confirmer en insistant sur les embouteillages monstres que nous avons dû affronter pour parvenir jusqu’à l’établissement.
Mais un regard du policier nous fait comprendre qu’il est préférable de nous mêler de nos affaires. Après avoir fouillé le petit sac du candidat afin de vérifier qu’il n’a pas de portable et, l’agent des forces de l’ordre lui demande sa carte scolaire. Malheureusement, le candidat ne l’a pas sur lui. Il l’a oubliée à la maison et il ne peut appeler personne pour qu’on la lui apporte. «Ce matin même, une candidate qui n’avait pas sa convocation n’a pas pu composer. Ici, ce n’est qu’une première étape. Vas dans l’école, c’est à eux de décider si tu peux composer ou pas. Si tu as de la chance, tu pourras composer », fait savoir le policier. D.T part perturbé mais soulagé. On ne le verra pas revenir, preuve qu’il a pu franchir la ’’deuxième étape’’. Dans les salles du lycée moderne, 514 candidats au Bepc et 136 au Test d’orientation, affrontent la Composition française. Et pour Abdoulaye Nana Farida, tout semble se passer pour le mieux au dire de la candidate. Une distinction est faite au niveau des vêtements des candidats. Les officiels sont en uniforme, tandis que les candidats libres sont en tenue civile. Dix minutes plus tard, le Directeur de cabinet du ministère de l’Education nationale, l’Inspecteur général coordonnateur général, la Directrice des examens et concours, font leur entrée au sein du centre de composition afin de s’assurer du bon déroulement des examens.
Le Directeur de cabinet, Kabran Assoumou, transmet le soutien et les encouragements de la ministre Kandia Camara aux candidats en leur faisant promettre de décrocher le Bepc. Pour le représentant de la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, il était nécessaire, après avoir accompagné les enfants tout au long de l’année scolaire, d’être à leurs côtés lors de ces instants très importants pour eux, afin qu’ils puissent bénéficier de tout leur soutien. Un soutien qu’il a également manifesté aux 599 candidats du collège moderne de l’Autoroute, aux 578 candidats du Groupe scolaire régional et aux 625 candidats du collège St Jean Bosco de Treichville. Kabran Assoumou s’est dit satisfait de voir que tout se passe bien. Le directeur de cabinet n’a pas manqué d’aborder la question du probable férié qui pourrait advenir jeudi, pour la célébration de la fête de Ramadan. Il a promis que le ministère aviserait si tel était le cas tout en rappelant que le calendrier des examens a connu un léger réaménagement pour les épreuves orales du Bepc à cause de la Nuit du Destin.
Encadré
L’arrêté de Kandia suivi à la lettre
Lors du lancement des examens à grand tirage session 2018 à Alépé, la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Kandia Camara, avait fait part de son Arrêté n° 0074/ Menet-Fp/ Deco du 6 avril 2018 portant interdiction de support de communication numérique dans les centres pendant les examens et concours. Ainsi, l’accès au centre de composition est interdit à tout candidat en possession de support de communication numérique. Tout candidat pris en possession d’un téléphone éteint ou en marche dans le centre d’examen avant le début des épreuves en est expulsé, la détention ou l’utilisation de support de communication numérique par un candidat pendant la composition est considérée comme un cas de flagrant délit.
Kandia Camara avait indiqué alors, que cet Arrêté s’expliquait par le fait que la fraude au support de communication numérique, en particulier le téléphone portable, a insidieusement repris du poil de la bête dans les évaluations. Les travaux de la Commission nationale de discipline de la session 2017, ont relevé que plus de 60 % des cas de fraude sanctionnés l’ont été pour cause d’utilisation de téléphone portable. Cette nouvelle décision permettant de lutter contre la fraude a été appliquée à la lettre hier au collège moderne de l’Autoroute et au lycée moderne de Treichville. Ainsi, au portail du collège moderne de l’Autoroute, un petit comité d’accueil attendait les candidats qui ont été méticuleusement fouillés afin de vérifier qu’ils n’avaient aucun téléphone sur eux. Même cas de figure au centre du lycée moderne de Treichville. L’arrêté de la ministre Kandia Camara a été scrupuleusement suivi. «A l’évidence, la sensibilisation pour laquelle nous avions jusqu’ici opté pour dissuader afin de ne pas compromettre des cursus scolaires ne suffit pas. Des mesures vigoureuses s’imposent désormais pour juguler ce fléau pernicieux qu’est la fraude.
Certes, nous sommes à l’ère du numérique. Et l’ambition du gouvernement ivoirien, pour rattraper notre retard en de nombreux domaines, est de procéder à l’introduction du numérique dans toutes nos écoles, en s’inscrivant dans la démarche d’un usage licite. Ce doit être un outil pédagogique, un plus pour l’apprentissage. Des candidats connectés dans les centres d’examen, nous n’en voulons pas. La fraude au téléphone portable ou autres supports connectés, nous n’en voulons pas », avait indiqué Kandia Camara.
Napargalé Marie