Dans le cadre de ses missions de lutte contre la vie chère et relativement aux périodes de fêtes, la Brigade de Contrôle Rapide (Bcr) a inspecté le terrain comme d’ordinaire, afin de faire respecter les consignes du gouvernement en rapport au respect des prix planchers pour les produits de première nécessité.
Le lundi 30 décembre 2024 a été une salle journée pour plusieurs opérateurs fraudeurs au quartier avocatier dans la commune d’Abobo. Il est 11 heures, lorsque nous faisons notre première escale, précisément au marché de nuit.
Selon l’alerte, un commerçant aurait procédé à une augmentation abusive des prix des différentes spéculations dont l’huile et le sucre.
Sur place, les équipes de la BCR composés de deux (2) agents contrôleurs et un gendarme, procédèrent à une enquête express, minutieuse. Se faisant passer pour un client, Fatoumata Sylla, un des agents contrôleurs, confirma le délit.
Drissa Abdoul, gérant de la boutique épinglée ne nie pas les faits. En effet, dans ce magasin, le sucre blanc vrac plafonné à 815 f est vendu à 1000f soit 185F de différence.
Les spaghettis « maman » fixés à 225f sont commercialisés à 250 f soit 25 f de plus. A la question de savoir pourquoi une telle pratique, Idrissa Abdoul tente de se justifier : « J’ai payé un carton de spaghettis à 7750 f et le sucre à 42000 f, il y a 3 mois de cela » a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : « Je ne savais pas que les prix étaient plafonnés, maintenant que j’ai l’information je vais appeler mon patron pour lui dire » a-t-il laissé entendre, lui qui a affirmé s’approvisionner chez un particulier.
« Je pensais que c’était partout parce que les prix varient, je vais diminuer maintenant », conclut-il.
A deux pas de là. Abou Diallo, jeune homme de la vingtaine révolue, exerce en tant que détaillant dans une supérette au bas d’un immeuble de trois étages.
Chez Abou, le kilo du sucre morceau communément appelé « carreaux carreaux » est vendu à 1200 F au lieu de 1000f. Aussi l’huile « dinor » de 3 litres plafonnée à 3775 f est vendue à 4000f. Pour se tirer d’affaire, le jeune gérant tente un arrangement à l’amiable à travers une liasse de billets, qu’il glisse astucieusement aux agents contrôleurs. Un fait récurrent à en croire, Dame Sylla.
« Comme toujours, ils essaient de nous corrompre. Mais nous leur expliquons calmement qu’ils doivent se rendre dans nos locaux pour répondre de leur convocation et si cela est fait, leurs produits leurs seront restitués, tels que saisis » confia-t-elle. Dans le même temps, nous apprenons selon certains certaines indiscrétions, la fermeture des boutiques environnantes. Les tenanciers auraient été informés des missions de la Brigade dans le secteur, au travers des populations elles-mêmes. Une situation qui n’est pas prête de décourager les agents de la Bcr, engagés à apporter leur contribution au bien-être des populations.
Après quelques minutes de route, nous retrouvons Bakary Diakité, vendeur à Avocatier, route de locodjro. Ce dernier a été démasqué suite à une plainte signalée par un anonyme. Mais le boutiquier refusa d’ouvrir son magasin. A ce niveau l’amende est sévère.
« Nous n’avons pas le droit d’utiliser la force, ce serait un abus d’autorité. Cependant, la procédure va de l’avant. Il y’a un document qu’on appelle opposition en fonction, ça veut dire que les agents du ministère du commerce dressent un courrier pour remettre au boutiquier afin que celui-ci réponde de son acte. S’il ne le fait pas, il y’a plusieurs alternatives qui entrent en ligne de compte allant à la fermeture du local et même à une peine d’emprisonnement » a précisé Oussou Joël, Marechal des logis-chef (Mdl-Chef) rattaché à la BCR, depuis 2 ans.
Serge A. N’zebo