Face aux médias ce mercredi 11 juin 2025, dans le cadre des « Rendez-vous du RHDP », le ministre, Kobenan Kouassi Adjoumani n’a pas tremblé. Le porte-parole du parti présidentiel a réglé les comptes à Laurent Gbagbo, qui, depuis Port-Bouët samedi, veut ramener le pays à ses années de braise.
L’ancien président ivoirien, comme à son habitude, n’a pas mâché ses mots. Adjoumani non plus.
L’actuel ministre d’État a dénoncé « une culture de la confrontation », propre selon lui à l’ex-pensionnaire de la CPI.
« Déjà en 1990, face à Houphouët-Boigny, il contestait les résultats. En 2000, avec le général Guéi, il a écarté tous les autres candidats. Même quand il a perdu les élections [en 2010], il a refusé de partir », rappelle Adjoumani, qui n’a pas oublié les épisodes sanglants de la crise post-électorale.
Pour Adjoumani, si le président du PPA-CI ne peut pas se présenter « Qu’il désigne quelqu’un de son parti », conseille-t-il. Avant de décocher une flèche bien ciblée : « Mais il ne le fera pas, parce qu’il ne pense qu’à lui. »
À ceux qui réclament un énième round de dialogue politique, Adjoumani a rappellé que plusieurs cycles de discussions ont déjà eu lieu – notamment autour du Code électoral – et estime qu’il est temps d’avancer.
« Est-ce qu’on va s’éterniser dans le dialogue politique ? », lâche-t-il, visiblement agacé.
« On va à des élections. Et ces élections auront bel et bien lieu dans les délais constitutionnels. »
A la question de savoir si le président Alassane Ouattara serait sous pression, contraint par son propre camp à envisager un nouveau mandat. Adjoumani balaie d’un revers de main : « Personne n’a pris le président Alassane en otage. Tout le monde sait qu’il a fait du bon travail et nous demandons qu’il continue. »
Le ministre s’est voulu aussi rassurant. il a promis un scrutin apaisé. « L’État est debout, les institutions sont en place, et toute tentative de désordre sera fermement encadrée (…) personne ne quittera quelque part pour venir nous attaquer, parce que le pays est verrouillé.»
« Il n’y a rien de nouveau sous les tropiques. Le disque que le chef d’orchestre du PPA-CI a joué samedi est définitivement rayé. Lui seul n’a sans doute pas compris que les Ivoiriens ne sont désormais préoccupés que par leur avenir, la paix et le développement de leur pays.
L’ordre public sera maintenu en tout état de cause. Les ivoiriens n’ont aucune raison de s’inquiéter face à ces discours de désespoir d’un homme politique rattrapé par ses propres contradictions ».
Fulbert Yao