Ce vendredi 5 janvier 2024, Charles Blé Goudé a procédé à un rituel politique, celui d’annoncer ses vœux de nouvel an. Un discours qui pourrait être mal perçu au sein du pouvoir tant l’opposant tente de dicter ses principes.
Ci dessous son discours
« Nous voici en 2024, succédant à 2023. Une page se ferme, un chapitre nouveau s’ouvre.
Dans notre monde d’aujourd’hui, l’opportunité de voir la fin d’une année, puis le début d’une autre auprès des siens et des êtres qui nous sont chers, constitue un véritable privilège.
Pour moi, qui connaît fort bien la peine qu’engendre l’ostracisation, la prison et toutes les formes de privations, j’ai en ce jour de vœux de nouvel an, une pensée forte pour nos frères et nos soeurs, nos compatriotes détenus en prison ou en exile dont les libertés restent toujours et encore non acquises. Par extension, je veux aussi penser à toutes ces populations des nations en guerres de par le monde; ces femmes, ces enfants et ces personnes âgées. Des personnes qui si elles avaient le choix auraient chéri de voir la fin de l’année 2023 et le début de l’an 2024 dans le confort et la chaleur de leur familles respectives. Toute chose qui nous enseigne l’importance de la Mésure et de la Paix dans le monde.
Ivoiriens, Ivoiriennes, mes chers compatriotes, une année qui termine nous laisse toujours un corrolaire d’expériences diverses, certaines mémorables et d’autres moins bonnes.
Dans son parcours, l’année 2023 a emporté avec elle des personnes chères à notre pays, la Côte d’Ivoire et chères à leurs familles biologiques et politiques. Parmi elles mon compagnon de lutte et d’infortune Jean Yves Dibopieu, arraché à l’amour des siens dans la fleur de l’âge. Parmi elles d’illustres serviteurs de l’État de Côte d’Ivoire que sont, le Général Ouassenan Koné, et le deuxième président de la République de Côte d’Ivoire, son excellence Aimé Henri Konan Bedié, digne et valeureux fils de cette terre de Côte d’Ivoire, qui en plusieurs occasions dans la vie de notre jeune nation a su démontrer son attachement à l’intérêt supérieur de notre pays. Une fois encore, au nom du COJEP et en mon nom personnel , je présente toutes mes condoléances les plus attristées et je formule à l’égard des familles, mes vœux de courage et de résilience nécessaires pour continuer la marche et donner un sens au combat de toute la vie de nos illustres disparus.
Ivoiriennes mes sœurs, Ivoiriens mes frères, devant les tumultes intempestifs que connaît notre monde, nous ne pouvons faire l’économie de nous exhorter à d’avantage d’unité, à d’avantage de collaboration, d’avantage de mutualisation et de profonde sagesse afin d’offrir des lendemains plus sereins à nos enfants et aux générations futures.
Mes chers compatriotes,
Comme vous le savez, je suis rentré au pays le 26 novembre 2022, après un long et harassant procès, au terme duquel j’ai été définitivement acquitté de toutes les charges relatives à la crise postélectorale de 2011 alléguées contre moi.
C’est le lieu pour moi, de saluer tout le soutien qui m’a été apporté par mes frères et sœurs de la diaspora ivoirienne et africaine pendant ma traversée du désert. Je ne saurais passer sous silence, l’accueil populaire et émouvant que les ivoiriens sans distinctions aucune m’ont réservé sous une pluie battante, le 26 novembre 2022, jour de mon retour en terre natale.
J’ai mis à profit cette
première année de mon retour pour rendre visite à mes compatriotes afin de les exhorter à aller résolument vers le pardon, la paix et à la réconciliation vraie. Mes camarades et moi avons jugé qu’on ne pouvait pas construire une Côte d’Ivoire nouvelle sans panser les plaies du traumatisme de 2011 et 2020, conséquences d’élections mal organisées et/ou contestées.
La réconciliation ne pouvant se faire que si nous désarmons nos cœurs en nous parlant sincèrement; nous sommes donc allés vers les Ivoiriennes et les Ivoiriens, toutes communautés confondues. Au sortir de ces échanges, nous avons pu nous rendre compte de ce dont nos compatriotes ne veulent plus. Nous avons aussi enregistré leurs besoins et préoccupations.
Nos compatriotes ne veulent plus du règne des armes et de la violence, ils ne veulent plus entendre parler de guerre.
Nos compatriotes ne veulent plus d’élections qui endeuillent le pays. Et, l’opération baptisée » élections Zéro Mort zéro blessé » est la mise en œuvre de ce refus de la violence électorale. Avec les dernières élections municipales, régionales et sénatoriales qui ont enregistré zéro mort, nous pouvons nous réjouir de l’objectif qui a été atteint. Cependant, beaucoup reste à faire pour consolider la paix et la cohésion sociale si chères à nos yeux et à notre cœur. Nos compatriotes ont aussi clairement exprimé leur vœux de tourner définitivement la page triste des différentes crises politiques qui ont endeuillé notre pays.
A ce stade de mon propos, je voudrais me tourner vers les autorités de notre pays, et plus particulièrement le Président de la république afin de lui demander humblement de bien vouloir prendre en compte cette attente de nos compatriotes par la prise de mesures politiques vigoureuses pour tourner définitivement la page des différentes crises de 2011 et 2020 qui ont endeuillé notre pays.
Nous le prions pour ce faire de prendre une loi d’amnistie générale, qui :
- Prendra en compte le cas des prisonniers civils et militaires des crises liées aux électionsde 2011 2020;
- Qui traitera la question des 20 ans de condamnation et de la reinscription de nos noms sur la liste électorale, le Président Laurent GBAGBO et moi-même.
J’appelle aussi à un règlement par la traditionnelle voie du dialogue, la question du retour en Côte d’Ivoire de l’ancien Président de l’assemblée nationale, Guillaume Soro.
Toujours au plan politique, les crises que nous avons connues provienant essentiellement de l’incapacités de la CEI à organiser et à gérer des élections crédibles et transparentes, J’appelle à une impérieuse réforme de cette institution en profondeur. Je propose que la désignation du président de la CEI et ses proches collaborateurs se fasse par appel à candidature. Les partis politiques et les représentants des candidats devront désormais avoir un rôle d’observateurs.
Cher compatriote,
Au-delà de grandes infrastructures routières et autres gros œuvres de développement que je salue ici, l’année 2023 aura été éprouvante pour les familles. La vie devient chère, trop chère même. Le dernier coup de massue est l’augmentation du coût de l’électricité en moins de cinq mois. En attendant de mettre en place Une véritable politique de l’énergie, je propose que l’Etat envisage la promotion des énergies alternatives et renouvelables ( solaire, éolienne, biogaz) qui devront être accessibles à tous les ménages. Les experts du COJEP ont une réponse dejà prête et applicable à la difficulté de l’énergie.
En cette période de cherté de la vie, il est indiqué que l’Etat fasse aussi des sacrifice pour indiquer la voie, car je trouve frustrant que, pendant que certains portent des bretelles parceque trop rassasiés, il est demandé au peuple de serrer la ceinture. Pour ce faire, je propose la suppression de certaines institutions budgétivores, pourtant non essentielles notamment le SENAT ( 11 milliards), la vice-présidence de la République, le médiateur de la République ( 5M 400millions)
Haut représentant du PR ( 2 milliards), les ministres gouverneurs, etc.
Au sujet du dernier scandale relatif aux recettes introuvables des passeports et des cartes nationales d’identité qui défraie la chronique, au nom de la recevabilité, de la bonne gouvernance, et de l’hygiène morale, les ministres concernés devront apporter toute les clarifications devant l’assemblée nationale.
Pour finir, face à toutes les difficultés que traverse notre pays, et dans ce monde de compétition permanente, je demande à notre jeunesse de reprendre confiance en l’avenir. J’ai foi qu’avec un peu d’estime de ce que nous sommes et de ce que nous avons, avec un leader qui a une vision pour notre pays avec la pleine conscience de ses responsabilités, chaque fils et chaque fille de ce pays humera un jour la bonne odeur du bonheur. Nous sommes la Côte d’Ivoire, nous sommes l’Afrique.
Oui, l’Afrique des fiers guerriers se donne rendez-vous en Côte d’Ivoire pour la coupe d’Afrique des nations: c’est notre organisation, j’invite chaque compatriote à s’impliquer et à soutenir notre onze national jusqu’à la victoire finale. Au-delà du trophée, le vrai enjeu se trouve dans l’hospitalité que nous réserverons à nos frères et sœurs qui séjourneront en Côte d’Ivoire pendant au moins un mois.
. Chers compatriotes
pour cette année 2024, je vous présente mes sincères vœux de prospérité, de santé et bonheur.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Je vous remercie