Le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné a donné des explications relatives à l’affaire concernant le retrait des gardes du corps au secrétaire exécutif du PDCI-RDA, Maurice Guikahué. C’était hier au cours de la conférence de presse d’après-Conseil des ministres.
Alors qu’il n’a pas fini de « digérer » le brusque rappel par leur hiérarchie, mercredi 30 mai, des deux gendarmes qui assuraient sa sécurité, le secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Maurice Guikahué s’est vu retiré, le lendemain, le dernier agent de sécurité, un policier issu de la Brigade de sécurité des personnes (BSP) commis à sa protection. Interrogé, le vendredi 1er juin, par un confrère, sur ce sujet, l’intéressé s’est mué en victime. « Le crime que j’ai commis, c’est de défendre le PDCI pour lequel on m’a nommé », a-t-il confié. Si le retrait des gardes du corps de Maurice Guikahué a commencé à créer l’émoi chez certaines personnes, le porte-parole du gouvernement a invité à ne pas en faire toute une histoire.
Hier, lors de la conférence de presse d’après-Conseil des ministres au palais présidentiel, Bruno Koné a dit ignorer, dans un premier temps, les raisons de ce retrait avant de marquer son étonnement face à l’ampleur de cette affaire. « Franchement, je ne sais pas pourquoi on fait un tout un plat de ce problème », a-t-il exprimé. Et de donner le conseil suivant : « Je pense qu’il faut relativiser, baisser la passion qu’il y a autour de cette question ». Selon lui, nulle part, il n’a vu que les secrétaires généraux de partis politiques devaient avoir une garde. «Ce qui est courant, c’est le fait que les ministres en activité aient une garde. Le jour dont ils ne seront plus ministres, la garde leur sera retirée.
C’est ce qui se pratique jusqu’à maintenant », a-t-il expliqué. À la question de savoir si un projet de loi serait en préparation pour le retrait d’un certain nombre de gardes du corps à certaines personnalités, Bruno Koné a simplement répondu qu’il « n’y a pas besoin d’un projet de loi pour affecter ou retirer des gardes du corps ». Pour lui, il y a des textes réglementaires qui, sont soient des décrets ou des arrêtés ministériels. Même si le ministre a martelé ne pas avoir assez d’éléments pour éclairer la lanterne des journalistes et des populations sur cette affaire, il croit savoir que tout cela est fait dans un esprit parfaitement constructif, positif dans l’intérêt des Ivoiriens. «Tous les jours, il y a des besoins par-ci et par-là, d’éléments de police. Si on demande au ministre de faire bien son travail et qu’il souhaite réaffecter certaines personnes à d’autres tâches, faisons lui confiance parce que c’est lui le spécialiste. C’est lui qui mesure le mieux les risques qu’il y a par-ci et par-là. Faisons lui confiance », a-t-il clos.
L’Université de Bondoukou ouvre en septembre 2019
Outre ces précisions, Bruno Koné a donné une information importante qui devrait réjouir les acteurs du monde universitaire d’une part et d’autre part, les populations du District du Zanzan. Cette information n’est rien d’autre que la construction de l’université de la capitale du Gontougo, Bondoukou. Une université qui est la concrétisation d’une promesse de compagne du président Alassane Ouattara. En effet, tous les financements relatifs à la construction de ladite université ont été obtenus. « Le Conseil a adopté deux décrets. Le premier décret porte ratification d’un accord de prêt de 5,037 milliards de FCFA conclu le 5 avril 2018 entre la Banque islamique de développement (BID) et la République de Côte d’ Ivoire en vu du financement du projet d’appui au développement de l’université de Bondoukou.
Le second décret porte ratification d’un prêt d’accord de 61.791 milliards conclu le 5 avril 2018 entre la Banque islamique de développement (BID) et la République de Côte d’Ivoire. Là aussi, en vu du financement du projet d’appui au développement de l’Université de Bondoukou », a-t-il annoncé. Ainsi, inscrite dans le cadre du programme de décentralisation des universités, a fait savoir Bruno Koné, cette institution devrait accueillir ses premiers étudiants en septembre 2019. « L’université de Bondoukou contribuera à améliorer la capacité d’accueil et de la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans notre pays », a-t-il rassuré. Donnant des détails sur ce que devrait être l’université en termes de capacités, il a laissé entendre qu’elle sera faite pour accueillir, selon sa capacité initiale, 3.000 étudiants. « Ce projet va concerner la construction d’une résidence universitaire de 1.000 logements d’étudiants. Il est également prévu la construction d’une cinquantaine de logements pour les enseignants-chercheurs et le personnel de l’université et 5 logements de fonction pour les responsables de l’université ». Invité à donner plus de précisions sur la date du lancement officiel des travaux, le porte-parole a déclaré qu’on peut considérer que le « top départ est donné ».
Une opération de recensement de la population annoncée en 2019
Autre point abordé au cours de cette conférence de presse, c’est le Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) qui doit être lancé par le gouvernement en novembre 2019. « L’ensemble des activités liées au Rgph 2019 est prévue pour se dérouler sur une période de 36 mois », a-t-il dit. Bien qu’organisée tous les 10 ans, le gouvernement a décidé d’organiser cette opération en 2019, après celle de 2014 qui avait permis de recenser 22,6 millions d’habitants en Côte d’Ivoire. Une opération qui interviendra 5 ans après la précédente.
Et le porte-parole a tenu à donner les raisons de ce changement d’intervalle. Selon lui, le recensement de 2014 s’était heurté à un certains nombres de contraintes relativement fortes. « Les contraintes financières, techniques, politiques qui ont malheureusement impacté les résultats de l’opération de 2014 », a justifié Bruno Koné. Un impact négatif sur les résultats du recensement de 2014 confirmé par une opération du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa). Qui a estimé, a souligné le porte-parole, que le recensement de 2014 n’avait pas toutes les caractéristiques permettant d’en faire usage notamment au niveau statistique, planification de développement que le gouvernement attendait faire de ce recensement. « Ce recensement 2019 permettra également de mettre en place un répertoire à jour des principaux indicateurs sociodémographiques par circonscription administrative de notre pays. Ce qui manquait entre autre au recensement de 2014 », a indiqué le ministre de la Communication. Dans le souci d’assurer un franc succès à cette opération, le gouvernement ne veut rien négliger.
A cet effet, la phase préparatoire est lancée avec cette communication en Conseil des ministres. Cette phase préparatoire sera suivie, a-t-il dit, par une opération pilote qui aura lieu en novembre 2018 : «La publication des résultats globaux est prévue à la mi 2020. Les opérations de diffusion et de disséminations des résultats se dérouleront toute l’année 2020 à avril 2021. Il est bon de préciser que ce recensement qui va se dérouler par anticipation, comme cela a été indiqué en 2019, permet de repousser, s’il est fait dans de bonnes conditions le prochain recensement d’une dizaine d’années. Il est prévu donc que le recensement suivant puisse être prévu en 2030, au lieu de 2024 initialement ».
Philippe Nado