Rendez-vous le 7 mai 2024 à 8h30 GMT pour les conclusions du Pôle pénal économique et financier dans l’affaire de trafic de cocaïne.
Au cours de l’audience tenue ce jeudi 18 avril 2024, le principal accusé Miguel Devesa a affirmé être coupable et a demandé pardon à la nation.
« Je suis coupable. Je demande pardon à la Côte d’Ivoire », a-t-il affirmé.
À la barre, Miguel Devesa a expliqué par ailleurs le recrutement et l’infiltration dans les cartels : « Quand nous arrivons dans un pays, nous observons les hommes et les femmes pendant trois à six mois. Nous profilons les personnes susceptibles d’entrer dans le deal… »
Il a ensuite expliqué comment il a impliqué ses coaccusés.
Au cours du procès, Miguel Devesa a dévoilé ses méthodes pour impliquer plusieurs personnalités dans son affaire.
Pour le capitaine de la marine de San-Pedro, il fournissait des informations utiles aux narcotrafiquants sur les patrouilles en mer ou la présence de telles ou telles frégates au port de San-Pedro.
Devant le tribunal, Miguel Devesa a déclaré que c’est grâce aux informations ainsi fournies qu’il a échappé à une patrouille française.
Ainsi, Miguel Devesa lui a demandé de lui trouver une résidence à San-Pedro pour ses visites. Le type a carrément fait la location au nom de son neveu. Et quand Miguel ne payait pas les loyers, il s’en chargeait. L’Espagnol lui doit aujourd’hui neuf millions, et en plus, c’est dans cette villa que la drogue était entreposée.
L’opérateur économique César Ouattara : Miguel lui a vendu une marchandise avariée, et il a mordu à l’hameçon. Il me dit : « Tonton, il m’a dit qu’il est un investisseur et qu’il allait monter des sociétés à San-Pedro. Ça m’intéressait. »
C’est lui qui a présenté Miguel aux autorités de San-Pedro, il l’a aidé à entrer dans la communauté portuaire. Il lui prêtait ses voitures pour les voyages à Abidjan.
Miguel Devesa a affirmé à la barre que tous les colis qui étaient convoyés dans la voiture de César Ouattara, présentés comme des batteries solaires, étaient en fait de la drogue.
Le Commissaire Dosso Karamako : C’est César Ouattara qui l’a présenté à Miguel. Très vite, il a exposé ses problèmes à l’Espagnol. Il est en train de construire une école à Abidjan et il a besoin d’un coup de main. Miguel s’engage à l’accompagner et lui donne un peu d’argent sur le coup.
En retour, il lui demande l’aide des policiers lors de ses déplacements à Abidjan.
Miguel Devesa a déclaré à la barre qu’en réalité, sachant qu’il transportait de la drogue, il avait des policiers à bord de sa voiture pour échapper aux barrages.
Dame Marcelle Akoué : C’est elle qui a géré toutes les parties administratives pour la création des sociétés de Miguel. Elle était si dévouée qu’elle a contacté Ange Kessi pour obtenir des laissez-passer pour Miguel.
L’Espagnol a déclaré à la barre que toutes les sociétés ainsi créées étaient en fait des couvertures pour ses activités de trafiquant de drogue.
Un capitaine de police du nom de Groguhet Lago, neveu de César Ouattara : il coopérait avec Miguel à la demande de son oncle, sans jamais savoir que le trafiquant visait son titre de policier.
À noter que le parquet avait requis 10 ans de prison ferme contre 13 prévenus et demandé la relaxe de l’ancien commandant de la lutte antidrogue de San Pedro.
Le parquet a également demandé la relaxe de Lamand Bakayoko, l’ancien responsable de la police antidrogue de San Pedro, qui selon l’accusation, ne faisait pas partie de ce réseau.
Constitué en partie civile, l’État a souhaité, à titre de dommages-intérêts, que relativement aux personnes prévenues de faits de trafic de drogue et d’association de malfaiteurs en lien avec cette infraction, soit condamné le nommé DEVESA Mera Miguel Angel à payer à l’État de Côte d’Ivoire la somme de 60 000 000 000 (soixante milliards) de francs CFA.
Que soient condamnés solidairement les nommés VALENCIA Sepulveda Gustavo Alberto, PICABEA Carnes Aitor Alias Hector, MINUZ Cadabal Jose Maria alias Virus, HELBERT Perez Garcia et la société KIBOR AFRICA à payer à l’État de Côte d’Ivoire la somme de 10 000 000 000 (dix milliards) de Francs CFA.
Condamner solidairement tous les autres condamnés de ces chefs de prévention à payer à l’État de Côte d’Ivoire la somme de 3 000 000 000 (trois milliards) de Francs CFA.
Relativement aux personnes prévenues de faits de trafic de drogue et d’association de malfaiteurs en lien avec cette infraction.
• Condamner solidairement les nommés AMATA Dominique, COCO Maurizio, la société 911 SECURITY et la société Italia Services à payer à l’État de Côte d’Ivoire la somme de 2 000 000 000 (deux milliards) de francs CFA.
• Condamner monsieur Hussein TAAN à payer à l’État de Côte d’Ivoire la somme de 40 000 000 (quarante millions) de francs CFA.
Ordonner la publication de la décision à intervenir dans cinq (05) quotidiens nationaux et cinq (05) journaux internationaux, à concurrence de 10 (dix) parutions par journal.
Il faut rappeler que cette affaire a éclaté à la faveur d’une bagarre survenue dans un appartement sis à Koumassi, ayant donné lieu à des coups et blessures portés par monsieur Valencia Sepulveda Gust