Le Président de la Cour pénale internationale (CPI), le juge Chile Eboe-Osuji, a donné le 14 novembre 2019 la troisième conférence annuelle sur l’état de droit de Lantos à l’École des hautes études internationales Paul H. Nitze de l’Université Johns Hopkins, à Washington, DC, aux États Unis.
Dans son intervention sur le thème : « Les États-Unis et la CPI », le président de la Cour a exprimé sa déception face aux menaces proférées contre la Cour par le gouvernement des États-Unis dans le contexte de la situation en Afghanistan.
« Il est vraiment déconcertant de penser qu’un tel développement, dans le plus étrange des événements, puisse être associé au gouvernement des États-Unis, un pays que le monde s’est habitué à voir comme le phare le plus important de la règle de droit et du respect de l’indépendance de la justice », a-t-il déclaré.
Le président de la CPI a toutefois salué le fait que des groupes et des personnalités influents des États-Unis aient condamné les menaces contre la Cour et appelé leur gouvernement à coopérer avec le tribunal installé à La Haye. Dans la foulée, le président a invité les États-Unis à rejoindre le Statut de Rome de la CPI.
Poursuivant son intervention, le président Chile Eboe-Osuji a souligné que « lorsque le droit international aura pour effet à long terme de rendre notre monde un peu meilleur pour l’humanité commune, il aura joué en faveur de notre avantage national, bien qu’il puisse sembler ne pas l’être à court terme ».
Puis d’ajouter : « La justice joue un rôle important en contribuant à prévenir les comportements et les événements qui entraînent des migrations massives ou des flux de réfugiés. Elle le fait en exerçant la pression nécessaire contre ces comportements. Et c’est une raison de plus qui oblige à soutenir et appuyer la CPI », a déclaré le président.
Nomel Essis