Timide, calme, rien ne laissait paraitre que cette femme de ménage d’une trentaine d’année serait bientôt le cauchemar de Dame D. Aline, sa patronne. Elle lui a fait passer l’envie de recruter de nouveau du personnel de maison. « Je suis une mère de famille qui gère ses affaires et vu mes occupations la nécessité d’avoir une femme de ménage s’imposait. Je ne savais pas qu’en prenant cette jeune fille chez moi, j’allais vivre un cauchemar», raconte D. Aline, dégoûtée par cette mésaventure. Au début de notre collaboration, tout était parfait. Je l’ai même prise comme l’une de mes filles, sans savoir qu’elle faisait partie d’un gang spécialisé dans les vols, explique cette femme d’affaire la gorge nouée. Selon elle, un jour, après son départ au travail et celui de ses enfants à l’école, sa la femme de ménage s’est envolée avec plusieurs de ses biens dont des bijoux et des appareils électroniques et bien d’autre.
Christelle K. entrepreneure n’est pas mieux lotis. Sa fille de ménage a brisé son mariage qui a duré cinq années. Cette jeune fille de 24 ans, qui était chargée de s’occuper de ses deux enfants de cinq et neuf ans a jeté son dévolu son le mari. Pour Christelle K. beaucoup des filles qui viennent à ce métier sont des personnes aigris et sans compétence. « J’avais une servante à qui je donnais mes vêtements tellement je l’avais pris comme ma sœur car on a à peu près le même âge. Mais cette dernière sans aucune gêne a séduit mon mari », se rappelle cette dernière.
De son côté, Angel C. une femme au foyer n’a jamais eu de chance avec ses employés de maison. « J’ai trois servantes chez moi car j’ai une très grande maison. Deux font le ménage et l’une s’occupe uniquement pour la cuisine. Je paie chacune à 60 000 Fcfa. Elles dorment dans ma maison. Elles ont droit à un petit déjeuner. Chaque fin du mois, je les laisse rentrer chez elle pour un week-end. Mais, depuis plus d’un an, je suis obligée de les changer. Car elles me volent à tout moment. Ainsi, pour avoir une bonne femme de ménage j’ai décidé d’avoir des critères de recrutements », explique-t-elle.
Selon l’Organisation internationale du travail, les travailleurs domestiques fournissent des services de soins à la personne directs et indirects et, à ce titre, sont des membres essentiels de l’économie des services à la personne. Leur travail peut inclure des tâches telles que le ménage, la cuisine, le lavage et le repassage des vêtements, le jardinage, la garde de la maison, la conduite pour la famille, la prise en charge des enfants ou des membres âgés ou malades de la famille et même des animaux domestiques.
S’ils sont incontournables pour de nombreuses familles, ils demeurent sources de conflit dans la société à en croire Isabelle Ouattara, mère de quatre enfants. Pour elle, afin d’éviter certains désagréments, il faut mener des enquêtes. « Quand on désire avoir un personnel de maison, il faut au préalable se renseigner auprès de son entourage et faire jouer son réseau de connaissances. C’est un bon moyen pour trouver une nounou, une servante et autres. La personne est recommandée par des personnes de confiance, c’est un gage de sécurité pour les jeunes parents », précise-t-elle. Poursuivant, elle ajoute qu’on peut recourir au web pour avoir un petit aperçu de la personne qu’on veut embaucher. Selon elle, on doit aussi convenir d’une période d’essai. « La période d’essai de la nounou ne peut être supérieure à 2 mois. Les employeurs peuvent convenir d’une durée plus courte, ou choisir une période d’essai d’un mois renouvelable une fois », précise dame Isabelle Ouattara, gérante d’un salon de coiffure.
Ange Sarah