En octobre 1995, Laurent Gbagbo, contre toute attente n’a pas été candidat contre Henri Konan Bédié. C’est une vérité historique.
Mais dire qu’il n’a pas été candidat en soutien à Alassane Ouattara est très loin de la vérité. C’est aussi une vérité historique.
À l’époque, en 1995, le RDR était l’allié du FPI au sein du Front républicain contre le PDCI-RDA. Et les deux premiers partis espéraient bien participer au scrutin présidentiel d’octobre 1995. Le RDR surtout entendait voir Alassane Ouattara, alors DGA du Fonds monétaire international à Washington, accepter de porter ses couleurs. Malheureusement, l’attente fut déçue car Alassane Ouattara, renonça, estimant que le PDCI avait déjà mis tout en œuvre pour empêcher sa candidature.
C’est en ce moment là que l’ancien Secrétaire général du Front populaire ivoirien s’abstint de candidater contre Henri Konan Bédié, surtout que Francis Wodié échaudé par la trahison de 1990 (Laurent Gbagbo s’était présenté à la surprise générale des opposants qui avaient décidé ensemble de ne présenter aucun candidat contre Houphouët-Boigny), ne se fit pas prier pour s’aligner contre le candidat du PDCI-RDA.
Fallait-il y aller pour perdre contre Bédié et faire tomber ainsi le mythe du premier opposant, candidat contre le Père de la Nation?
En tout état de cause, Laurent Gbagbo n’a pas été candidat et l’argument de solidarité à la non candidature d’Alassane Ouattara ne tient pas. Parce que c’est le même Laurent Gbagbo, lorsque Alassane annonça en 2000 sa candidature, qui mobilisa les troupes du front patriote (le groupe des Tout Sauf Ouattara), aux côtés de Laurent Dona Fologo, à l’AITACI pour s’opposer à toute candidature d’Alassane Ouattara et demander à la junte militaire de les suivre dans leur « combat contre le candidat des étrangers et demander l’Etranger ». Nous étions en 2000. En tant que témoin, je peux apporter la preuve que le dossier de candidature d’Alassane Ouattara était au complet. Et c’est un fait de l’histoire commune de la Côte d’Ivoire.
Ne tronquons donc pas la vérité historique !
Alain LOBOGNON
N.B: le titre est de la redaction