L’élection présidentielle algérienne qui était prévue le 4 juillet prochain n’aura pas lieu. C’est ce qu’a annoncé, ce dimanche 2 juin, le Conseil constitutionnel après avoir rejeté les deux seules candidatures. « Impossible » donc d’organiser le scrutin à la date prévue.
Il faut rappeler que les deux seuls hommes qui briguaient la présidence étaient des candidats quasi inconnus sur la scène politique algérienne.
Les candidatures d’Abdelhakim Hamadi et de Hamid Touahri avaient donc soulevé beaucoup de questions. Certains se demandaient même si elles n’avaient pas été suscitées par le pouvoir afin de gagner du temps. Sans poids politique, il semblait en effet presque impossible pour les deux hommes d’obtenir les 60 000 signatures d’électeurs ou les 600 signatures d’élus que requiert la loi algérienne. Leurs candidatures ont en tout cas été officiellement rejetées, ce dimanche.
Rappelons aussi que cette élection du 4 juillet était rejetée par ceux qui manifestent chaque semaine, mais aussi par la société civile et un nombre important de personnalités politiques. Pourquoi ? Parce qu’elle n’inspirait pas confiance. Les manifestants, par exemple, réclamaient des garanties de transparence et s’inquiétaient que ce soient ceux qui étaient proches d’Abdelaziz Bouteflika, l’ancien président, qui organisent ce scrutin.
Ce samedi matin, le Conseil constitutionnel a donc annoncé qu’il rejetait les deux candidatures qui avaient été déposées il y a une semaine. Il a déclaré l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle du 4 juillet et a ajouté que le chef de l’État devait donc convoquer de nouveau le corps électoral.
Pas de date pour un nouveau scrutin
Aucune nouvelle date pour la tenue de l’élection présidentielle n’a été fixée. Le mandat d’Abdelkader Bensalah, président par intérim, prend fin dans un mois, début juillet. Le Conseil constitutionnel explique, dans son communiqué, que c’est à lui de parachever le processus électoral jusqu’à ce qu’une élection ait lieu. Il se peut donc qu’Abdelkader Bensalah reste en poste plus longtemps que la période d’intérim initialement prévue, après la démission d’Abdelaziz Bouteflika.
Néanmoins, l’Algérie va entrer dans une période qui n’est pas prévue par la Constitution et il faut donc s’attendre à de nouvelles annonces politiques dans les prochains jours.
Par RFI