Ce mardi 22 juillet 2025, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé par Laurent Gbagbo, a mis fin aux fonctions de Kouakou Dapa Donacien, Coordinateur régional de Tanda-Sandégue-Bondoukou, ainsi qu’à celles d’Ahilé Fernand, dit « Léo Côte d’Ivoire ».
Leur seul « tort » : avoir publiquement soutenu l’appel lancé par Ahoua Don Mello en faveur de l’ouverture d’un débat sur d’autres candidatures possibles que celle de Laurent Gbagbo.
Dans un parti véritablement démocratique, cette prise de position aurait dû nourrir la réflexion, susciter un débat interne, voire ouvrir la voie à un congrès. Au PPA-CI, elle a conduit à une éviction brutale, sans procédure contradictoire ni justification politique claire.
Ce mode opératoire illustre un verrouillage du parti autour de son fondateur, où le débat interne est inexistant, voire étouffé. Le PPA-CI donne ainsi le sentiment que le culte du chef supplante l’expression collective.
Et pourtant, les partis politiques sont censés être des écoles de démocratie. Ils doivent favoriser l’émergence de courants, encourager le débat programmatique et permettre une alternance interne.
Or, le PPA-CI semble reproduire une logique verticale, où toute remise en question est perçue comme une faute grave.
La démocratie ne se limite pas aux seules élections générales. Elle se mesure d’abord dans le fonctionnement interne des partis politiques. À ce titre, les méthodes actuelles du PPA-CI soulèvent de sérieuses interrogations quant à sa capacité à incarner une alternative démocratique crédible pour la Côte d’Ivoire.
L’absence de mécanismes de débat public, de consultation des bases, ou de confrontation des idées dessine le portrait d’un parti centralisé, peu perméable aux dynamiques internes. Et profondément éloigné des principes démocratiques qu’il prétend pourtant défendre.
Fulbert Yao