Le dépôt du dossier de candidature à la présidentielle du 25 octobre 2025, de Jean Louis Billon, ce jeudi à la Commission électorale indépendante vient marquer une étape décisive dans sa trajectoire politique.
Mais derrière ce choix, une question demeure : s’agit-il d’une candidature dictée par la raison et une vision claire pour la Côte d’Ivoire, ou bien d’un geste motivé par la frustration née de ses dissensions au sein du PDCI-RDA ?
D’abord on pourrait dire que La candidature de Jean Louis Billon semble être rationnelle, dans la mesure où le député de Dabakala présente son engagement comme l’aboutissement d’une longue réflexion.
Dans son adresse à la presse ce jeudi, après le dépôt de son dossier, il explique d’ailleurs que son ambition est de « faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit bientôt gérée par une nouvelle génération née après les indépendances, pour pouvoir s’occuper nous-mêmes de notre présent et du futur de nos enfants »
« Faire de la Côte d’Ivoire une nation économiquement forte, une nation respectée, et prendre en compte la toute première préoccupation des Ivoiriens, à savoir l’emploi, et surtout l’emploi des jeunes. Je viens pour donner plus de responsabilités aux jeunes, pour faire en sorte que la primauté soit donnée à l’intérêt général et à la jeunesse de la Côte d’Ivoire.J’ai confiance en l’avenir, j’ai confiance en une Côte d’Ivoire forte. Je me suis formé pour diriger la Côte d’Ivoire, la mener à bon port, et la transmettre à la génération d’après dans une condition bien meilleure que celle où nous l’avons trouvée en arrivant », a t il soutenu.
Mais une autre lecture est possible. Depuis plusieurs années, l’ancien ministre du commerce nourrit des ambitions présidentielles au sein du PDCI, d’abord sous Bédié et désormais sous Thiam.
Or, la direction du parti, ne lui a jamais accordé un soutien franc. Son dépôt de candidature à titre personnel, alors même que son parti reste divisé, peut apparaître comme un acte de défiance, voire de rupture.
Dans ce cas, sa démarche relèverait davantage d’une frustration politique : celle de n’avoir pu imposer sa ligne au sein du PDCI, et de vouloir exister à tout prix sur l’échiquier national.
On pourrait aussi dire que la candidature de Jean-Louis Billon est un mélange de raison et de frustration. La confirmation de son positionnement lui permet d’incarner un souffle nouveau.
Mais l’équation le plus difficile pour Billon sera de fédérer au-delà du PDCI et à convaincre que sa démarche dépasse une simple revanche personnelle.
Fulbert Yao (herrwall2007@yahoo.fr)