Après la tenue de l’Assemblée générale constitutive du parti unifié, c’est la veillée d’armes dans les rangs des anti RHDP du PDCI RDA. Ceux-ci exigent des sanctions à l’encontre de tous les cadres qui ont participé à cette AG.
Dans les milieux du doyen des partis politiques en Côte d’Ivoire, l’on avait décrété une ‘‘fatwa’’ contre tous les militants qui allaient se rendre à l’hôtel Ivoire le lundi 16 juillet 2018 pour prendre part à l’Assemblée générale constitutive du parti unifié, RHDP. Après plusieurs communiqués menaçants et contradictoires parfois, un dernier communiqué tombé hier soir, est sans appel. Ce communiqué a remanié profondément le secrétariat exécutif. Ainsi, tous les cadres qui ont pris part à l’AG constitutive du RHDP et qui appartenaient au secrétariat exécutif ont tous été remerciés.
A l’analyse, ces sanctions sont une exécution du communiqué du président Bédié qui a été publié le vendredi 13 juillet et libellé comme suit : « A Mesdames et messieurs les militantes et militants du PDCI-RDA, un communiqué, annonçant une Assemblée Générale Constitutive des Partis Politiques signataires de l’Accord Politique et ayant adopté les statuts portant création d’un Parti Unifié, dénommé « le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix- (RHDP) » qui aura lieu le lundi 16 juillet 2018, est actuellement diffusé dans la presse et les médias d’Etat. Je tiens à porter à votre connaissance que le PDCI-RDA n’est pas concerné par cette Assemblée Générale. Par conséquent, je demande à tous les militants et militantes du PDCI-RDA de ne pas s’associer à cet événement, ni d’y participer ». Aujourd’hui, tous les membres du secrétariat exécutif qui étaient à l’hôtel Ivoire ont été sanctionnés. 48 heures après l’AG constitutive, trois mousquetaires ont fait une sortie pour clouer au pilori les cadres qui ont assisté à l’AG du RHDP. Dans un premier temps, Olivier Akoto, porte-parole du groupe parlementaire du PDCI, a salué les militants n’ayant pas participé à l’assemblée générale du parti unifié. Rabet Prisca, présidente de l’UFPDCI de la délégation de Cocody-Sud a, à son tour, lu une déclaration invitant à une assemblée générale pour démettre la présidente nationale de l’UFPDCI, Mme Ehui Agnero Odette. Il est reproché à cette dernière d’avoir pris part à la création du RHDP unifié. Puis vint le tour du jeune Valentin Kouassi, président de la JPDCI urbaine.
Le couteau entre les dents, ce louveteau a invité le président Bédié à « prendre des mesures disciplinaires contre tous les cadres indisciplinés » et il l’a fait. Comme on peut le voir, après que Guikahué a traité le Vice-président de la République, les présidents d’institution, les membres du gouvernement et les élus du PDCI pro-parti unifié de « comparses », le jeune Valentin Kouassi vient aujourd’hui enfoncer le clou en les traitant « d’indisciplinés ». Les sanctions commencent à tomber. En tout état de cause, au PDCI RDA, les cadres et les militants se connaissent. Aujourd’hui vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan a été Premier ministre sous Bédié avant d’occuper à nouveau ce poste sous Alassane Ouattara. Au sein du PDCI RDA, Duncan est le N°2 du parti après Bédié. Va-t-on le sanctionner et comment ? Il en est de même pour des présidents d’institutions comme les présidents du Sénat Jeannot Ahoussou Kouadio, celui du Conseil économique, social culturel et environnemental Charles Koffi Diby, de l’Inspecteur général d’Etat, Théophile Ahoua N’Doli et du gouverneur du district d’Abidjan, Robert Beugré Mambé qui étaient tous à l’Ivoire. La vie de toutes ces personnalités se résume au PDCI RDA. Seront-ils sanctionnés parce qu’ils ont assisté à l’AG constitutive du parti unifié ? Que fera-t-on encore des membres du Gouvernement comme le Dr Aka Aouélé Eugène qui est actuellement le plus ancien élu de la Côte d’Ivoire ? Il est vrai que les ministres membres du secrétariat exécutif ont été déjà remerciés, donc sanctionnés.
Mais quelles sanctions va-t-on infliger à des personnalités comme Patrick Achi, Abinan Kouakou Pascal, Amichia François, Alain Donwahi, Danho Paulin Claude ? La vie de toutes ces personnalités qui mobilisent toutes des foules se résume au PDCI RDA. Le crime des personnalités citées ci-haut est le même: Vouloir pérenniser le nom de Félix Houphouët Boigny à travers un projet politique. Quand on se dit gardien de l’héritage du père de la Nation, est-ce logique de sanctionner qui militent pour la perpétuation de l’houphouëtisme ?
Kra Bernard