L’amnistie des 800 prisonniers de la crise postelectorale de 2011 continue de susciter des réactions dans le milieu politique ivoirien. L’ex candidat à la présidentielle de 2015 Kouadio Konan Bertin dit KKB est sorti de sa réserve ce jeudi 16 août 2018, au cours d’un point de presse à son cabinet.
L’ancien président de la jeunesse du PDCI a félicité le chef de l’Etat Alassane Ouattara pour avoir pris cette ordonnance, l’exhortant à étendre son pardon aux militaires privés de liberté depuis 2011, mais aussi à saisir l’Assemblée nationale aux fins de légiférer pour traduire l’ordonnance d’amnistie du 6 août en texte de loi.
«Je suis heureux de voir 800 de nos concitoyens, prisonniers politiques après la crise postélectorale, retrouver enfin après mille vicissitudes leurs familles, leurs épouses, leurs époux, leurs enfants, leurs amis, leurs biens, la vie d’homme libre jouissant de tous ses droits civiques », a déclaré KKB.
« Je l’encourage [NDLR président Alassane Ouattara] à aller au-delà en en terminant en beauté ce qu’il a si bien commencé. Cela veut dire en étendant son pardon aux militaires privés de liberté depuis 2011 (…) Pour le parlementaire que je suis, j’exhorte le Président de la République à saisir l’Assemblée nationale aux fins de légiférer pour traduire l’ordonnance prise à cet effet en texte de loi.», a-t-il poursuivi.
Pour le conférencier, le chef de l’Etat Alassane en accordant son pardon « emprunte les voies de l’houphouétisme vrai basé sur le pardon »
A propos du divorce entre le RDR et le PDCI-RDA, l’ancien président de la jeunesse du PDCI, a estimé que « les chamboulements en perspective de la vie politique étaient tout à fait prévisibles »
L’ex député de Port Bouët a rappelé à son parti le PDCI que, le pouvoir ne se donne jamais. C’est pourquoi, a-t-il ajouté « je n’avais jamais cru en l’alternance telle qu’envisagée par le Président de mon parti, le PDCI-RDA ».
KKB a dit sa joie d’avoir enfin été écouté, après avoir mené le combat pour la survie du PDCI.
« Après tant d’émois et d’incompréhensions, je veux marquer ma joie. Tous les observateurs de notre vie politique l’ont été, sûrement. Enfin, j’ai été écouté. Enfin, je suis compris ».
S’adressant aux militants du PDCI, le conférencier a rappelé que «la vie politique ne se nourrit pas d’alternance tontinière en démocratie».
Pour lui, « elle est rythmée, au contraire, d’alliances qui proposent des alternatives crédibles et auxquelles les populations accordent leur confiance. Et c’est bien ce qu’il nous a été donné de vivre dans notre pays : alliance RDR-FPI, alliance RDR-PDCI-MFA-UDPCI à travers le RHDP. Deuxièmement, parce que la vie politique se nourrit d’alliances, elle ne doit jamais conduire à la disparition des partis politiques significatifs qui, au plan légal, sont créés pour l’animation de la vie politique et l’expression de la démocratie. »
Fulbert Y.