Face aux rumeurs portant sur la fin de la réparation des victimes voulue par certaines organisations de victimes des crises ivoiriennes, la Covici dirigée par Kanté Lassina monte au créneau pour marquer son opposition. Il souhait, pour se faire, rencontrer le Premier ministre pour lui présenter la vraie situation des victimes.
L’éponge n’est pas encore passée sur la crise postélectorale de 2011, à en croire les victimes membres de la Confédération des Organisations de Victimes des Crises Ivoiriennes (Covici). Selon Kanté Lassina, PCA de la Covici, lors d’une conférence de presse tenue au siège de sa structure aux 2 plateaux, la première phase de réparation des victimes a pris fin le 30 octobre 2017 sans avoir épuisé la réparation de toutes les victimes des crises. Ces derniers ont reçu un montant cumulatif de 4,5 milliards de FCfa ‘’Au terme de cette première phase, 4500 victimes ont reçu la compassion de l’Etat estimée à 1 000 000 FCfa pour les personnes décédées au nombre 3500 et 1000 blessés’’, a-t-il indiqué. Pendant que les autres victimes, a-t-il dit, attendent leur tour, ils apprennent qu’au cours de la rencontre du mercredi 21 février 2024 à la Primature, en présence du Premier ministre et le ministre de la Cohésion nationale, des présidents d’associations de victimes auraient fait le deuil du processus de réparation sous l’autel de la réconciliation. Le Président du conseil d’administration et les membres de son association indiquent ne pas adopter cette volonté solitaire de passer l’éponge sur les réparations des victimes. Kanté Lassina profite de cette conférence de presse, selon lui, pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation de ses victimes. Lui dire qu’il y a encore beaucoup à faire. Il poursuit pour affirmer qu’à travers cette activité son organisation souhaite que le Premier ministre, Beugré Mambé reçoive la Covici. « Nous allons de ce pas lui adresser une demande d’audience pour que nous puissions discuter des préoccupations réelles des victimes. Nous l’avons dit, les familles sont encore en attente de 1 000 000 qui pourraient les soulager. Des blessés sont encore en attente d’une prise en charge médicale pour retrouver une vie normale. Des orphelins sont encore en attente de prise en charge scolaire », a-t-il laissé entndre. Le leader de la défense des droits des victimes de la crise a soutenu qu’il n’y a aucune planification et que les victimes qui sont sous sa conduite ne sont associées à aucune rencontre pour établir un chronogramme. ‘’Les victimes doivent être au centre du processus de conciliation nationale. La réparation est une voie pour aller à la réconciliation et il faut la suivre. Nous ne sommes pas l’ennemi de la réconciliation. Au contraire, réparer demande à aller à la réconciliation. C’est pourquoi nous posons nos problèmes de la manière la plus légale possible pour que notre décideur puisse nous écouter’’, a-t-il fait savoir. Par ailleurs Kanté Lassina demande au Premier ministre d’avoir un regard bienveillant sur les préoccupations les plus urgentes des victimes, notamment le vote de la loi sur le statut des victimes des crises, la publication de la listes consolidée des victimes, l’ouverture d’un contentieux autour des dossiers de victimes rejetées, la poursuite des différentes mesures de réparation par l’indemnisation des ayant-droits des personnes décédées, l’octroi d’une rente viagère aux victimes rendues invalides du fait de la guerre et l’implication totale des victimes dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des mesures de réparation en cours. Il a conclu en rappelant que ‘’la réparation est un droit inscrit dans divers instruments juridiques internationaux dont la charte des Nations Unies, les Conventions de Genève, la Déclaration universelle des droits de l’homme…
Gnahoré David