Le ministère des ressources animales et halieutiques (Mirah) a procédé, le samedi 6 septembre 2025 à la place Ado de Touba (Région du Bafing), au lancement officiel de l’édition 2025 de la campagne de vaccination contre les principales maladies animales en présence de Assoumany Gouromenan, Directeur de Cabinet représentant le ministre Sidi Tiemoko Touré. L’objectif de cette campagne est de vacciner 5 millions d’animaux sur l’ensemble du territoire national afin de protéger le cheptel ivoirien. Selon le directeur de cabinet Assoumany, le secteur des ressources animales et halieutiques contribue à hauteur de 6 % du PIB agricole. Il emploie plus de 1,5 million de personnes et représente un socle de sécurité économique pour les populations rurales. Avec la croissance attendue de la production nationale, une part de 13 % du PIB est visée à l’horizon 2030.
Le sous-secteur de l’élevage occupe une place centrale dans cette stratégie avec un cheptel de 1,9 million de bovins, 2,6 millions d’ovins, 5,4 millions de caprins, plus de 320 000 porcs et 77 millions de volailles. «Ces animaux représentent bien plus que de simples chiffres. Ils constituent l’un des poumons de notre économie rurale, en faisant vivre 667 000 familles qui dépendent de l’élevage pour subvenir aux besoins alimentaires et éducatifs de leurs familles. Mieux le sous-secteur de l’élevage représente un potentiel économique considérable qui génère des revenus, crée des emplois et contribue significativement à notre sécurité alimentaire», a indiqué Assoumany Gouromenan, Directeur de Cabinet du Mirah. Cependant, ce potentiel reste largement sous-exploité en raison notamment des maladies animales qui constituent l’une des principales entraves au développement des filières d’élevage. Face à cette situation, la vaccination représente l’outil le plus efficace et le plus économique pour protéger le cheptel d’où l’organisation chaque de la campagne nationale de vaccination obligatoire contre les principales maladies animales. À en croire le représentant du ministre Sidi Tiemoko Touré, l’ambition est de faire de la Côte d’Ivoire, un leader de l’élevage dans la sous région. «Au-delà de cette campagne, notre vision est claire : faire de la Côte d’Ivoire un pays leader de l’élevage en Afrique de l’Ouest. Nous voulons développer des filières animales modernes, compétitives et durables qui contribuent significativement à notre économie nationale.», a-t-il insisté. D’où son appel à l’ensemble des populations et en particulier les éleveurs à s’impliquer dans la réussite de cette campagne en vue d’atteindre les objectifs escomptés.

Pour sa part, Dr Kallo Vessaly, Directeur des services vétérinaires et du bien-être animal du ministère des ressources animales et halieutiques a justifié le choix de Touba pour le lancement officiel de l’édition 2025. Selon lui, la région du Bafing est l’un des cœurs battants de l’économie pastorale en raison de sa position stratégique de carrefour de transhumance, de centre de commerce de bétail et de terre d’hospitalité. «La région du Bafing, avec ses potentialités d’élevage exceptionnelles, symbolise parfaitement l’ambition de notre pays de développer un élevage moderne et performant». Il a souligné l’importance de cette campagne qui, selon lui, « est bien plus qu’un geste sanitaire. C’est un acte de solidarité nationale. En protégeant nos animaux, nous protégeons aussi les revenus des familles, la santé publique, notre sécurité alimentaire et la compétitivité de nos filières», a dit le Dr Kallo Vessaly.
Terminant ses propos, il a indiqué que cette action s’inscrit dans la Politique Nationale de Développement de la
Production Animale (PONADEPA), en particulier dans son programme 5, qui
vise à renforcer la santé publique vétérinaire. Elle montre l’engagement de l’État à mieux protéger le cheptel, à rendre l’élevage plus résilient et à bâtir un secteur plus productive, durable et compétitive.
Au nom des éleveurs du Bafing, Bamba Karim Djikrou, délégué régional de l’organisation interprofessionnelle agricole gros ruminants a salué les nombreuses réformes entreprises par le Mirah pour le développement du secteur de l’élevage. Toutefois, conscient que des défis restent encore à relever pour le bien-être du secteur de l’élevage notamment dans le Bafing, le président Bamba Karim Djikrou a adressé des doléances. Entre autres, la mise à disposition des parcelles pouvant permettre aux éleveurs de bien mener leur activité et la cohabitation pacifique avec les agriculteurs. Des doléances auxquelles le directeur de cabinet a apporté des réponses avec la création très prochaine d’un couloirs de transhumance avec des points d’eau, la subvention des produits vétérinaires, la création d’une vingtaine de centres d’application spécialisés en élevage (CAS) pour appuyer la formation et le développement des filières animales et la construction de marchés à bétail modernes notamment dans le Bafing.
Par ailleurs, dans sa volonté d’améliorer les conditions de travail de ses services, le ministère des ressources animales et halieutiques, à travers la direction des services vétérinaires et du bien-être animal a doté cinq directions regionales d’engins roulants, de réfrigérateurs, de glacières, de bottes, de mégaphones etc. Il s’agit des directions regionales du Bafing, de Worodougou, du Kabadougou, du Folon et du Tonkpi.
Notons que la campagne débute ce lundi 8 septembre et s’étendra sur sept jours consécutifs. Elle est entièrement gratuite et s’articulera principalement autour de deux maladies prioritaires dont la rage et la peste des petits ruminants (PPR). Ce choix repose sur leur impact majeur, aussi bien sur la santé humaine que sur la survie du cheptel.
Cheick Bakayoko, Correspondant régional