Dans le cadre de ses activités, l’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (Ape ci) a reçu le mercredi 17 juin 2020 sur sa plateforme d’échanges Whatsapp dénommée « Foreign press News » Charles Blé Goudé, ex-chef des Jeunes Patriotes ivoiriens.
Interrogé sur la suite de sa main tendue au chef de l’Etat Alassane Ouattara et son opinion sur les manifestations des victimes de la crise postélectorale qui réclament leurs droits, voici sa réponse :
«je voudrais à la réponse à votre première question, c’est-à-dire, quelle est la suite de la main tendue, d’abord dire que cette expression a suscité beaucoup de commentaires. Oui, Blé Goudé n’est rien, il se fout du pouvoir en place. Comment peut-il être aussi arrogant et prétendre tendre la main. Dans cette situation, je voudrais attirer l’attention des uns et des autres, sur la situation de notre pays. Notre pays sort petit à petit d’un traumatisme. Les rancœurs sont encore là. Il vous suffit de lire les commentaires sur les réseaux sociaux, et vous verrez que la guerre s’est déplacée sur les réseaux sociaux, comme si les uns et les autres attendaient la moindre occasion pour se rentrer dedans. Savons-nous ce que notre pays a vécu ? Je pense que chacun doit plutôt chercher à apaiser la situation. Je suis un citoyen ivoirien, j’ai été transféré à la Haye pour y subir un procès.
L’institution judiciaire à laquelle mon pays m’a remis m’a acquitté et me permet après plusieurs mois, de pouvoir rentrer chez moi. Cela fait six ans que je suis ici.
Ai-je eu tord de dire que je m’en remets aux autorités de mon pays, c’est la moindre chose que je puisse faire. Je ne peux pas débarquer à Abidjan, comme ça comme un «Django»
Je ne peux pas venir narguer les autorités de mon pays. Il faut comprendre le fonds de l’idée, j’ai dit la cote d’ivoire, a une longue tradition d’aller chercher, ses fils et ses filles qui sont à l’extérieur du pays, du fait d’une crise, ou du fait d’une opposition, dans les idées. En 1982, le président Laurent Gbagbo, opposé en son temps a quitté la cote d’ivoire, pour s’exiler en France. Le président Houphouet Boigny tout puissant qu’il était, il est allé chercher le président Laurent Gbagbo, il l’a reçu en cote d’ivoire, en septembre 1988. Et quand Laurent Gbagbo rentre en Côte d’Ivoire, il ne devient pas PDCI-RDA. Il continue ses activités en tant qu’opposant au parti qui était au pouvoir en son temps.
Voilà la grande dont Houphouet Boigny a fait preuve, parce qu’il avait besoin de rassembler les filles et les fils de la Côte d’Ivoire, pays dont il était le président.
En 1999, quand le régime d’Henri Konan Bédié, tente d’arrêter l’opposant Alassane Dramane Ouattara en son temps, il s’est encore trouvé un Laurent Gbagbo opposant, qui a été au siège du RDR pour apporter son soutien au président Laurent Gbagbo. Quand toute son equipe a été arrêtée, Mme Diabaté et bien d’autres leaders en son temps, Laurent Gbagbo encore a engagé sa personnalité, pour obtenir la libération de toutes les personnalités du RDR, en son temps. Nous étions en 1999. Moi-même j’étais en prison à la Maca, en temps leader étudiant. Quand après le coup d’état, les différentes personnalités du PDCI-RDA, ont été détenu à Akouédo par la junte militaire, il s’est encore trouvé un certain monsieur Laurent Gbagbo, opposant en son temps, qui a fait le déplacement à Akouédo, pour demander à la junte militaire de mettre en liberté ces autorités qui avaient dirigé la Côte d’Ivoire, au haut niveau. Après cela, le président Laurent Gbagbo est allé rencontrer le président Henri Konan Bédié, à Paris. Et en octobre 2001, le président Henri Konan Bedié, après le coup d’etat est rentré en Côte d’Ivoire. Il a été accueilli par ses partisans et il est rentré chez lui. Et il n’est pas devenu Front populaire ivoirien, il a continué ses activités en tant qu’opposant. Un mois après, c’est-à-dire en novembre 2001, l’opposant Alassane Ouattara en son temps, est rentré en Côte d’Ivoire. lui aussi accueilli par ses partisans. Laurent Gbagbo était toujours au pouvoir. Aujourd’hui, cela fait 10 ans que le président Laurent Gbagbo nous sommes à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. La justice internationale nous a acquitté, et nous donne l’opportunité pour que nous rentrions chez nous en Côte d’Ivoire. Moi, je dis, je m’en remets aux autorités de mon pays, il leur appartient qui elle pense, est bien pour la Côte d’Ivoire, mais moi, je pense que les filles et les fils de la Côte d’Ivoire devraient se retrouver autour d’elle. Je reste opposant, je viens et mon leitmotiv c’est le dialogue, pas pour une soumission, parce que je reste avant tout un opposant au régime. C’est ça que je suis. Je suis président d’un parti politique, président d’une coalition. Mais je me dis qu’il y a un moment pour se battre, et un autre moment pour parler paix. Voilà ce que je voulais dire en ce qui concerne cette question.
Pour les victimes, je le dis, on ne peut pas parler de guerre sans parler de victimes, il y a eu des victimes partout, j’ai du respect pour ses victimes, j’ai du respect pour leur douleur, j’ai du respect pour leur ressentiment, mais je ne peux m’adresser à mes sœurs et à mes frères ivoiriens, que si je suis en Côte d’Ivoire. je suis encore dans une procédure, bien que je sois en liberté, mais la procédure est encore pendante, j’aurai l’occasion de m’adresser à ces victimes, mais à aucun moment, je vais me permettre de les narguer »
propos retranscrits par Fulbert YAO