Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez fait partie des rares dirigeants occidentaux qui osent critiquer ouvertement Israël dans sa guerre meurtrière contre le Hamas. Il a qualifié mercredi d’ « invasion » l’offensive israélienne au Liban, estimant que la communauté internationale ne pouvait pas « rester indifférente » face à cette situation et déplorant « l’absence d’accord » sur le sujet au sein de l’Union Européenne.
« Il est clair qu’il y a une invasion par un pays tiers d’un État souverain comme le Liban et, par conséquent, la communauté internationale ne peut pas rester indifférente », a déclaré le chef du gouvernement socialiste pendant un débat au Parlement. Il a établi un parallèle avec la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. « Nous avons dénoncé (cette situation) en Ukraine, nous l’avons également dénoncée à Gaza et, désormais, nous dénonçons aussi l’invasion du Liban », a-t-il insisté, assurant faire ainsi preuve de cohérence diplomatique.
Pedro Sánchez, qui multiplie les critiques contre Israël depuis le début du conflit dans la bande de Gaza, a par ailleurs dit regretter « l’absence d’accord au sein de l’Union européenne » sur la situation au Proche-Orient. « Je le regrette parce que je crois que sur ces questions, nous devrions être cohérents non pas avec notre position mais cohérents avec la défense du droit international et du droit international humanitaire », a-t-il précisé.
En mai 2024, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu l’État de Palestine dans le but d’avancer, selon eux, vers la paix au Proche-Orient, une décision qui a mis en fureur les autorités israéliennes. C’est « une nécessité » pour « parvenir à la paix », a déclaré le premier ministre espagnol Pedro Sánchez, devenu l’une des voix les plus critiques d’Israël au sein de l’UE depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza et qui était à la manœuvre depuis des mois pour rallier d’autres pays à la décision de Madrid de reconnaître un État palestinien.
Dans un discours institutionnel précédant le Conseil des ministres, qui approuvera la reconnaissance, Pedro Sánchez, a déclaré que « ce n’est pas seulement une question de justice historique, avec les aspirations légitimes du peuple de Palestine, c’est aussi une nécessité si nous voulons parvenir à la paix ».
« Ce n’est pas une décision que nous prenons à l’encontre de qui que ce soit », a précisé l’actuel locataire Palais de la Moncloa. Le chef de l’exécutif a assuré que la décision était basée « sur le respect international » et a expliqué qu’aucune modification des frontières de 1967 n’était reconnue.
Nomel Essis