Dans le village de Pokoukro-Niamoutiekro, situé dans le département de Bouaké, un conflit foncier menace sérieusement la cohésion sociale. La police du 4e arrondissement a été appelée en renfort, comme le rapportent certains ressortissants du village.
En effet, selon nos sources, alors que tout lotissement doit respecter des règles strictes et obtenir une autorisation du ministère de la Construction et du Logement, le chef d’une des familles du village a décidé unilatéralement de confier le patrimoine foncier familiale à des géomètres pour le lotissement. Cette décision n’a pas été bien accueillie ni par les villageois, ni la famille dudit concerné. Malgré plusieurs réunions convoquées pour parvenir à un accord, ce chef de famille est déterminé à lotir sa parcelle contre les règles établies par l’administration et administré par le comité foncier du village.
De manière inattendue, il a fait venir des géomètres illégalement constitués dans la région, pour procéder au lotissement, leur promettant quatre terrains sur dix. Face à cette situation, la jeunesse du village a opposé catégoriquement un refus tout en chassant ces géomètres, car ces derniers avaient commencé les travaux sans sans se référer aux règles établies par le comité foncier. Ainsi, plusieurs propriétés d’autres familles se sont vues illégalement bornées sans leur consentement ni une intervention du comité foncier pour certifier les limites de chaque famille.
Voulant forcer son opération, ledit chef de famille à l’origine du plan de lotissement s’est alors adressé au Commissaire de police du 4e arrondissement, nous apprennent les sources sur place.
« Ce dernier s’est rendu au village le dimanche 14 juillet, aux alentours de 17h, accompagné des géomètres, dans le but de résoudre le conflit. », précisent elles
Cependant, les villageois ont exprimé leur désaccord. Le Commissaire a donc convoqué une réunion dans son bureau le mercredi 15 juillet 2024, en présence de trois membres du bureau du président des jeunes, du chef de village et de quelques anciens.
« Au lieu de renvoyer l’affaire devant les autorités compétentes en charge du lotissement, le Commissaire a pris sur lui de trancher ce délicat différend. », mentionnent nos interlocuteurs.
Selon ces sources locales, il a souhaité que, si les géomètres revenaient au village, ils ne soient pas menacés et que les villageois ne s’opposent pas au lotissement de la parcelle concernée.
Contactée, la Direction régionale du ministère de la Construction et de l’Urbanisme a déclaré ne pas avoir connaissance de ces géomètres, qui ne figurent dans aucun de leurs documents officiels.
Les habitants du village sont très clairs : si un lotissement doit avoir lieu, le village prendra ses responsabilités en louant les services d’un géomètre reconnu pour effectuer les travaux. De plus, le comité foncier n’a pas encore identifié les terres des différentes familles.
La situation reste donc vive.
E.A