Le député-maire de la commune de Tiassalé, Antoine Assalé Tiémoko, a le sommeil perturbé depuis la fin d’année 2024 Et pour cause ! Depuis le 28 novembre 2024, un collectif d’habitants de Tiassalé a saisi l’Autorité de régulation des Télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI) au sujet des caméras implantées par la mairie de Tiassalé à travers la ville.
Dans la requête consultée par l’infoexpress, le Collectif de deux cent quatre-vingt et un (281) pétitionnaires, s’interroge sur la légalité de l’installation de caméras vidéo à des endroits précis de la ville de Tiassalé, par la mairie. Quatre (04) caméras ont, en effet, été installées, dont la première est placée à l’entrée de la ville, juste après le pont de Tiassalé, en venant de N’Douci.
La seconde se trouve au carrefour du commissariat de police, jouxtant les feux tricolores de la circulation ; la troisième est placée au carrefour du marché, non loin de la pharmacie Akpo Joseph, et enfin, la quatrième, au carrefour menant au stade de la SAFCO, non loin du QG du RHDP. Selon nos informations, d’autres caméras sont en train d’être implantées à d’autres endroits de la ville.
La plainte du Collectif des habitants de Tiassalé pour la défense de leurs droits, porte sur le stockage des images et leur accès, les utilisations qui en sont faites, la garantie de confidentialité des données, l’absence de consultation des populations locales avant leur implantation et la conformité avec la législation ivoirienne concernant le fait de filmer des citoyens sans qu’ils en soient informés.
« Pourquoi l’avis des populations de Tiassalé n’a-t-il pas été pris en compte avant les implantations ? La législation ivoirienne autorise-t-elle qu’un citoyen soit filmé sans qu’il n’en soit informé ? (…) Monsieur le Directeur général par intérim, si tel n’est pas le cas, nous demandons : le retrait pur et simple de ces instruments qui constituent à nos yeux des outils d’espionnage ; des poursuites judiciaires contre les auteurs ; des dommages et intérêts pour la population de Tiassalé », lit-on dans la requête.
Selon nos informations, saisie de la dénonciation du Collectif, l’Autorité de régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), en sa qualité d’Autorité de protection des libertés et de la vie privée des personnes (confère article 47 de la loi n°2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel), a aussitôt dépêché des missions de contrôle sur le terrain, qui ont mis à jour non seulement la réalité du dispositif, mais aussi son effectivité fonctionnelle et d’exploitation.
Interpellée par l’ARTCI sur la nécessité de prendre les dispositions pour rendre ces installations conformes à la loi, la mairie de Tiassalé a dépêché, le lundi 16 décembre 2024, une délégation dans les locaux de l’Autorité de Protection à Abidjan-Marcory, pour tenter d’expliquer le bien-fondé de cette initiative. A l’en croire, l’installation des caméras dans la ville répond à des raisons sécuritaires.
Une explication que le Collectif dit comprendre mais soutient que c’est l’usage qui en est fait par le Maire Assalé Tiémoko, qui pose un problème. Pour le Collectif, il urge que le dispositif soit mis à la disposition de la police et de la gendarmerie à qui, l’Etat a confié de gérer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national.
Nous y reviendrons !