C’est une première. Pour la nouvelle campagne du karité qui s’ouvre le lundi 18 août 2025, le gouvernement ivoirien a fixé le prix du kilogramme, bien séché et trié, à 250 FCFA. L’annonce a été faite hier mercredi 13 août à Yamoussoukro par Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, lors du lancement officiel de ladite campagne. Selon le ministre d’État, la filière karité représente un enjeu économique et social important pour les communautés rurales, notamment pour plus de 152 000 femmes qui vivent dans les zones concernées. « La filière karité ivoirienne fait face à plusieurs défis conjoncturels, notamment la fluctuation non maîtrisée des prix bord champ de la karité et la prolifération de circuits de commercialisation informels. À ces difficultés s’ajoutent des contraintes structurelles, notamment la faible organisation des acteurs », a déploré le ministre d’État. Pour y faire face, plusieurs dispositions pratiques ont été arrêtées par le gouvernement. Il s’agit, entre autres, de l’introduction des reçus d’achats et des fiches de transfert délivrées par le Conseil du coton, de l’anacarde et du karité, comme documents uniques de traçabilité de transaction entre les acheteurs et les collectrices, d’une part, et entre les acheteurs et les exportateurs et transformateurs, d’autre part. Également du rappel de l’interdiction des exportations de noix et d’amandes de karité par les frontières terrestres, ou encore de l’adoption d’un prix minimum bord champ pour les amandes bien séchées et bien triées. « À travers cette décision, le président de la République témoigne, une fois de plus, de son engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie des producteurs agricoles », a souligné Kobenan Adjoumani. L’État envisage également, a-t-il ajouté, la mise en œuvre d’une stratégie de développement pilotée par le Conseil, à travers la structuration et la professionnalisation des acteurs, l’organisation, la collecte et le développement de la production des noix de karité, et enfin la transformation locale et la commercialisation des produits bruts et transformés de karité. Une nouvelle ère pleine d’espoir, dont les producteurs venus nombreux à cette rencontre n’ont pas manqué de saluer.
Serge A. N’zebo