Le Président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, s’est rendu ce mercredi à l’École Nationale de Police d’Abidjan avec une forte délégation pour échanger autour du thème « L’élection » avec les encadreurs et les différentes classes d’élèves. Cette rencontre de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la campagne d’éducation civique et électorale entamée par la Commission électorale le 12 juin dernier à L’ENA.
Au cours de son intervention, le Président Coulibaly-Kuibiert a expliqué les améliorations apportées au processus électoral ivoirien depuis 2010 : « Vous savez, au début de l’organisation des élections, la base de données qui permettait d’identifier l’électeur, c’était une base de données alphanumériques. C’est-à-dire le nom, le genre, la profession, la filiation, etc. Mais, conscient du fait que les Africains, en particulier les Ivoiriens, ne déclarent pas les décès et pour éviter toute confusion entre les morts et les vivants, on a inséré en 2010 ce qu’on appelle la biométrie, c’est-à-dire que, quand vous venez vous faire enrôler, en plus de vos données alphanumériques, on prend votre photo et vos empreintes digitales, qui sont uniques pour chacun. »
Il a souligné l’importance de la biométrie pour prévenir la fraude électorale : « Donc se faisant, si l’électeur inscrit sur la liste électorale arrivait à rendre l’âme, il cesse d’être sujet de droit même si on ne le retirait pas de la liste électorale, il ne pouvait pas voter parce que personne ne peut se substituer à lui puisque l’empreinte est unique. C’est pour cette raison que nous utilisons les tablettes dans les bureaux de vote. »
Le Président de la CEI a également abordé les défis techniques rencontrés avec l’utilisation des tablettes dans les bureaux de vote : « Vous me diriez que l’usage des tablettes ne marche pas toujours, oui c’est possible, mais nous veillons à ce que les tablettes fonctionnent. Parce qu’il s’agit d’une sensibilisation, il nous est revenu que certains agents sensibles à certaines actions peu louables se laissaient circonvenir au point de rendre les tablettes inutilisables. »
Il a insisté sur l’engagement de la CEI à garantir le bon fonctionnement des tablettes et a évoqué les mesures alternatives en cas de défaillance technique : « Mais nous faisons en sorte que les tablettes puissent fonctionner. Mais alors si les tablettes ne fonctionnent pas, la liste d’émargement est détenue par tous les représentants des candidats. Lorsqu’on dit, par exemple, Coulibaly-Kuibiert, chacun va regarder sur sa liste, les photos sont là, vous les regardez parce que les listes contiennent des photos, et vous verrez si c’est la personne qui est là, mais on va vous épargner cette peine-là en ayant des tablettes. Donc, nous nous améliorons à chaque fois. »
Coulibaly-Kuibiert a rappelé en outre la responsabilité des acteurs électoraux dans la lutte contre la fraude : « Les morts ne votent pas ou les morts sont censés ne pas voter. Il faut que les acteurs eux-mêmes soient pénétrés d’un peu de vertu, parce que qui vient demander que les morts votent ? Ce n’est pas la CEI, ce sont ceux qui veulent que les morts votent. Donc, je viens encore pour dire qu’il faut qu’ensemble nous nous donnions la main pour permettre à la commission de faire son travail proprement, que chacun respecte la loi, et vous verrez que la tâche de la commission sera facile. »
Fulbert Yao