« J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2025 », a déclaré l’homme d’affaires ivoirien et membre du PDCI, Jean-Louis Billon, à Aboisso, ce samedi, un mois après le passage de Tidjane Thiam dans la cité de l’ananas.
Cette annonce, disons-le, comporte des risques, tant pour Billon que pour le PDCI, mais elle constitue une opportunité pour le RHDP.
En effet, bien que cette candidature puisse refléter la volonté de Billon d’affirmer son autonomie et son leadership, elle s’accompagne de nombreux défis.
Elle risque de compromettre ses relations avec le PDCI, de nuire à son image auprès des électeurs et d’affecter ses perspectives politiques à long terme en Côte d’Ivoire.
Tout d’abord, le PDCI pourrait interpréter cette décision comme une contestation des orientations et des règles du parti. Malgré des tentatives de conciliation, cela pourrait déboucher sur des sanctions disciplinaires, voire l’exclusion pure et simple de Billon.
Par ailleurs, une telle décision pourrait le faire passer pour un « diviseur » aux yeux de l’opposition, ternissant ainsi sa réputation.
En cas d’échec électoral, Billon se retrouverait affaibli, non seulement politiquement, mais aussi auprès de l’opinion publique.
Si le PDCI décidait de le radier, Jean-Louis Billon pourrait contester cette sanction devant les tribunaux, invoquant une violation des statuts internes du parti ou un non-respect de ses droits à la défense.
Une procédure judiciaire pourrait s’éterniser, car les juridictions devraient examiner si le parti a respecté ses propres règlements et si la sanction était proportionnelle.
Billon pourrait également mettre en avant des arguments relatifs à la liberté individuelle, un droit constitutionnel, pour légitimer sa candidature indépendante.
Toutefois, un tel litige exposerait les divisions internes du PDCI, affaiblissant son image et son unité à quelques mois seulement de la présidentielle. Le parti risquerait de paraître autoritaire ou intolérant, ce qui pourrait démobiliser certains militants.
Le RHDP, quant à lui, a tout à gagner des divisions au sein du PDCI. Cette situation lui permettrait de pointer un manque d’unité et de leadership dans les rangs de l’opposition, discréditant ainsi le PDCI aux yeux des électeurs.
Si Billon venait à être sanctionné ou exclu, le RHDP pourrait chercher à le rallier ou à le soutenir tacitement, fragilisant davantage le front commun de l’opposition en dispersant les voix.
Le RHDP pourrait alors se positionner comme le parti de la stabilité et de l’unité, en contraste avec les querelles internes du PDCI.
En outre, le RHDP pourrait exploiter ces tensions pour renforcer sa présence dans des localités traditionnellement favorables au PDCI, en accentuant son avantage stratégique à l’approche des élections.
Fulbert Yao