La Côte d’Ivoire est désormais une terre d’accueil naturel pour l’Africa CEO Forum
Depuis ce lundi 5 juin 2023 et ce jusqu’au 6 juin, elle abrite pour la 4e fois ce grand rendez-vous, avec la participation de plus de 2.000 dirigeants et hauts cadres des plus grandes entreprises africaines représentants des investisseurs et des bailleurs de fonds internationaux.
ci dessous le discours du Premier ministre Patrick Achi
(….) Au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, qui me fait l’insigne
honneur de prononcer le discours d’ouverture de cette neuvième édition de l’Africa CEO Forum, nous vous
souhaitons à toutes et à tous le traditionnel « Akwaba », bienvenue en terre ivoirienne. Nous saluons les présences distinguées des représentants des Présidents de Mozambique, d’Angola et du Niger, de Madame Monica Geingos, Première Dame de la République de Namibie, des Premiers Ministres et Chefs de Gouvernement des Républiques sœurs du Cameroun, du Gabon, du Maroc, de Sao Tomé et Principe.
Au nom du Président Ouattara, nous vous exprimons notre profonde gratitude pour votre participation effective
à cet évènement malgré vos contraintes de calendrier respectives. Nous saluons aussi la présence effective de Monsieur Makhtar Diop, Directeur Général de la Société Financière Internationale, co-organisatrice de cet évènement, dont les importants efforts en vue de bâtir un secteur privé africain robuste, dynamique, créateur de valeurs et d’emplois ne sont plus à démontrer. Nous remercions enfin le groupe Jeune Afrique grâce à qui ce CEO Forum prend chaque année plus d’éclat et plus d’ampleur. Près d’un an après l’édition 2022, organisée pour la troisième fois à Abidjan, la Côte d’Ivoire a été choisie par Jeune Afrique pour accueillir le siège francophone permanent de son évènement phare. Nous leur exprimons toute notre fierté et toute notre gratitude.
Mesdames et Messieurs,
Notre continent, comme tous les autres, a subi de plein fouet les effets conjugués des changements climatiques, de la pandémie de Covid-19 et des retombées négatives du conflit russo-ukrainien.
Inflation, insécurité alimentaire, nouvelles alliances géostratégiques, chaines logistiques totalement perturbées sont autant de conséquences qui instaurent de l’imprévisibilité dans un monde dont l’évolution semblait jusque-là prédictible.
A cela s’ajoutent des défis tels que les révolutions scientifiques et technologiques dont les bio-sciences et l’intelligence artificielle, qui présagent des changements d’un monde futur dont les contours nous sont encore totalement méconnus.
Dans un tel contexte, le thème de ce forum : « Réussir malgré les crises, de 300 à 3 000 ou comment accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains ? » prend toute sa pertinence et son urgence.
Mesdames et Messieurs,
Ces défis nous imposent de toujours voir plus loin et plus grand, de mieux anticiper et mieux s’ajuster, d’agir plus
résolument, plus efficacement et de façon plus concertée, afin d’infléchir l’histoire en notre faveur et pour nos
futures générations.
Alors, l’histoire sera généreuse avec nous, car nous l’aurons activement écrite. Au-delà des crises et mutations, nous faisons face à un autre défi de taille : l’extrême jeunesse de notre population. Cela peut être notre plus gros actif si nous y investissons, mais aussi notre plus gros passif, dans un monde où les opportunités et les menaces de tout genre existent.
En effet, selon les tendances actuelles, la population Africaine doublera pour atteindre 2.8 milliards en 2050,
avec plus de deux tiers ayant moins de 35 ans. Nous n’avons guère de choix que de tout mettre en œuvre pour répondre à leurs besoins croissants en éducation, santé, logements, infrastructures, et surtout emplois, si nous tenons à les rendre les plus productifs possible, tout en évitant la fuite des cerveaux.
Mesdames et Messieurs,
Confronter ces défis nous ramène à deux autres questions stratégiques. La première est la question de l’identification des sources sectorielles prioritaires de la transformation économique et de l’intégration dans les chaines de valeurs mondiales. La seconde nous ramène au thème de notre forum, à savoir comment identifier, faciliter l’éclosion, promouvoir et faire grandir ces leaders économiques , ces champions nationaux, africains,
potentiellement d’envergure internationale, nécessaires à notre émergence ?
Mesdames et Messieurs, Il n’y a pas mille réponses à ces questions. C’est l’Etat, qui devra s’inviter au rendez-vous de ces grandes mutations de l’Histoire. C’est l’Etat, en Partenariat étroit et structuré avec le Secteur privé, qui devront co-gérer cette transformation. Comme l’illustre l’expérience de nombreux pays qui ont émergé, il nous faut des Etats capables de repenser
certains modèles économiques auparavant apparemment gravés dans le marbre. Il nous faut un nouveau modèle
d’Etat proactif, stratège et pilote, qui définit la vision, assure l’efficacité des services publics, stimule la concurrence et régule une économie, qui repose sur le secteur privé comme moteur essentiel de création de
richesses et d’emplois.
C’est aussi le prérequis pour que nous puissions favoriser les innovations et rendre possible l’absorption des
nouvelles technologies dans des partenariats plus équilibrés avec les investisseurs étrangers, indispensables à notre transformation et notre développement. Nous devons poursuivre vigoureusement nos stratégies et exécuter rigoureusement nos programmes de promotion du secteur privé.
Mesdames et Messieurs,
Le monde entier s’accorde à reconnaître que l’Afrique est le continent où le potentiel de développement dans
tous les secteurs économiques, de la construction, du transport à l’agriculture, des mines au tourisme et aux industries créatives et culturelles, en passant par la performance environnementale, regorge le plus d’opportunités encore largement inexploitées.
Nous devrons par tout moyen, aider nos futurs champions à s’intégrer dans les chaînes de valeurs mondiales, par des mécanismes novateurs, en facilitant leur accès au savoir, aux financements et aux marchés. OUI, impliquer notre secteur privé et nos champions nationaux dans la transformation structurelle de nos économies, c’est possible. Ici, en Côte d’Ivoire, sous le leadership du président Alassane Ouattara, nous avons réussi au cours de la décennie passée à assainir notre cadre macroéconomique, à maintenir un taux de croissance moyen du PIB de 7% depuis 2012, à tripler le budget de l’État, à multiplier par 7 le volume des investissements publics et privés, à contenir l’inflation et le niveau d’endettement, et à réduire significativement la pauvreté.
Ces performances saluées par la Communauté Internationale nous ont permis de bénéficier d’un nouveau programme avec le Fonds Monétaire International, d’un montant global de 3,5 milliards de dollars américains, un niveau historique jamais atteint par un Etat africain. Pour les dix prochaines années, dans sa Vision 2030 pour une Côte d’ivoire solidaire, nous entendons doubler à nouveau le PIB par habitant, réduire le 11 taux de pauvreté de moitié, augmenter l’espérance de vie de 10 ans et créer 8 millions d’emplois pour notre jeunesse. C’est la raison pour laquelle, une fois de plus, avec clairvoyance et anticipation, il a déclaré l’année 2023 : « Année de la Jeunesse » et mis en place un plan triennal de 1.100 milliards de FCFA, unique dans notre Histoire par son ampleur et son volontarisme.
Enfin, ayant perçu très tôt l’enjeu majeur des Champions nationaux, il a mis en chantier le Projet Guichet unique
des entreprises ainsi que celui des Pépites Nationales, entièrement alignées sur le thème de notre Forum.
Mesdames et Messieurs,
D’ici 2050, en un peu plus d’une génération, 40 % de l’humanité sera africaine. L’Afrique deviendra le sang
neuf du monde. Le continent de notre siècle ! Nous y arriverons, car l’Afrique dispose de plus en plus de dirigeants au leadership éclairé. Nos États réforment, agissent et avancent. Ils ont besoin d’investisseurs qui veulent agir autant qu’eux et avancer autant qu’eux.
Pour faire émerger des champions africains performants et résilients, qui permettront aux générations à venir,
d’être des générations de l’avenir.
Nous y arriverons, car dans nos cœurs comme dans nos têtes, résonnent les mots de Nelson Mandela :
« Cela semble toujours impossible. Jusqu’à ce qu’on le fasse ! ». Souhaitons donc que cette grande rencontre d’Abidjan constitue un creuset et un moment privilégiés pour les décideurs des secteurs privé et public.
Souhaitons que ce soit là le lieu de propositions de solutions disruptives et concrètes face au défi de l’émergence des champions africains, ceux qui traceront les nouveaux sillons, garants de l’épanouissement des
générations à venir.
C’est sur ces mots d’ambition, d’engagement et d’espoir que je voudrais au nom de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République, déclarer ouverts les travaux de la neuvième édition de l’Africa Ceo Forum que je souhaite enrichissants et fructueux.
Bon séjour à toutes et à tous en Côte d’Ivoire !
Je vous remercie.