Dans un entretien accordé à France 24, Charles Blé Goudé, ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, acquitté en première instance de crimes contre l’humanité et crimes de guerre par la Cour Pénale Internationale (CPI), affirme son souhait de rentrer en Côte d’Ivoire, après la décision des juges de La Haye le 28 mai d’assouplir sa liberté conditionnelle, ainsi que celle de l’ancien président ivoirien, dans l’attente de leur procès en appel. Il explique ne « pas encore » avoir fait de demande officielle en ce sens aux autorités ivoiriennes, mais avoir engagé des démarches à travers divers canaux. Il assure « tendre la main » au président Alassane Ouattara, soulignant qu’un tel geste serait un symbole fort de réconciliation.
« Je compte rentrer chez moi et je pense que tout cela se discute, vu les contacts que je suis en train de prendre, on discutera. Si ça aboutit, tant mieux, si ça n’a pas abouti, on continuera toujours de parler », affirme-t-il. « Faire la paix après une crise aussi profonde comme celle que notre pays a connue ne se fait pas à coup de bâton magique. Il faut sûrement qu’il y ait un peu de volonté et la mienne existe. Je tends la main au président Alassane Ouattara et à toute son équipe ».
Lundi, le collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI), association de victimes de la crise post-électorale de 2010-2011 ayant fait 3 000 morts, a fait part de son « opposition énergique » aux retours de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire.
Charles Blé Goudé se dit confiant que la condamnation en décembre 2019 à vingt ans de prison, dont il fait l’objet en Côte d’Ivoire, pour « meurtre, actes de torture et viols » pourra être écartée dans le cadre de négociations avec le pouvoir, rappelant que l’actuel président Alassane Ouattara a lui-même fait l’objet de poursuites en son temps, avant de pouvoir rentrer au pays. Il se refuse, par ailleurs, à commenter les accusations de l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, selon qui le pouvoir en place utilise les procédures judiciaires pour écarter tous ses adversaires à la prochaine élection présidentielle, affirmant qu’il n’est pas « un commentateur ».
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Début novembre 2019, la justice ivoirienne a également condamné en appel Laurent Gbagbo par contumace à vingt ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale.
« Porter la voix des Ivoiriens »
L’ancien ministre de la Jeunesse affirme, par ailleurs, ne pas avoir parlé avec Laurent Gbagbo depuis la décision des juges sur leur liberté conditionnelle et ajoute que c’est à l’ancien président de dire s’il souhaite, ou non, être candidat à la présidentielle prévue en octobre. Tout en affirmant lui être fidèle et ne pas considérer lui-même une candidature, il ajoute qu’il « n’hésitera pas » le cas échéant. Il annonce avoir été en contact récent avec l’ancienne première dame Simone Gbagbo, une personne « de valeur », qu’il estime en capacité d’être candidate à la magistrature suprême si elle en a la volonté. « Simone Gbagbo est une dame pour qui j’ai beaucoup d’admiration et qui pour moi est une chance pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique », affirme-t-il.
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