La visite ce vendredi 4 novembre 2022 du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine marque un tournant dans les relations entre les deux pays. Pour la communauté allemande des affaires, le déplacement du chef de l’exécutif allemand devrait permettre d’insuffler de la stabilité et de l’énergie dans la facilitation des échanges économiques et commerciaux, mais aussi de promouvoir encore les relations sino-allemandes.
Les businessmen allemands se frottent les mains au regard des retombées attendues de ce rapprochement entre les deux pays qui ont beaucoup à partager.
Maximilian Krah, un membre du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD pour Alternative für Deutschland) au Parlement européen, attend que le chancelier accorde la priorité aux intérêts économiques de l’Allemagne et promouvra l’Accord global sur les investissements entre l’Union européenne et la Chine pour réduire l’inflation.
Selon lui, l’approfondissement de la coopération économique, technologique et commerciale entre la Chine et l’Allemagne est indispensable au développement de l’Allemagne et les forces antichinoises en Allemagne ne représentent pas les intérêts de la nation.
La visite de Scholz a suscité des critiques injustifiées dans la presse occidentale qui a tenté de salir ce déplacement vital pour l’économie allemande en pleine crise provoquée par la guerre russo-ukrainienne.
Pour les analystes chinois, le « battage » sur les prétendues inquiétudes concernant la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine n’aura qu’une influence limitée, tant que le gouvernement de coalition de l’Allemagne s’en tiendra à une position pragmatique envers ses propres intérêts. « Alors que le monde se trouve confronté à une période troublée, les dirigeants de la Chine et de l’Allemagne, deux puissances majeures dans le monde, pourront se rencontrer en face à face pour aborder les relations bilatérales et leur futur développement, mais aussi échanger leurs points de vue sur les sujets brûlants. Cela enverra un signal de stabilité non seulement à ces deux régions, mais également à la communauté internationale. C’est la raison pour laquelle la visite de Scholz en Chine a davantage suscité de réactions positives », explique Jiang Feng, un chercheur de l’Université des études internationales de Shanghai.
Du côté de Pékin, le gouvernement, est tout à fait disposé à réserver le meilleur accueil à Olaf Scholz. The Global Times, le quotidien officiel chinois, promet que cette visite « va injecter de la stabilité et de l’énergie dans les relations sino-allemandes » et assure que « les inquiétudes sur la dépendance allemande vis-à-vis de la Chine auront un impact limité, du moins tant que le gouvernement s’en tiendra à une position pragmatique concernant ses propres intérêts ».
Cette visite sera la première d’Olaf Scholz en Chine depuis sa prise de fonctions en 2021 et la première d’un dirigeant du G7 et de l’UE depuis le début de la pandémie de Covid-19. Une délégation de hauts dirigeants d’entreprises, incluant les PDG d’Adidas, de la Deutsche Bank, de Siemens, du fabricant de vaccins BioNTech ou encore de BMW, accompagnera également le chancelier pour cette visite.
Nomel Essis