Le nouveau coronavirus découvert à Wuhan, en décembre 2019, « n’aurait pas pu s’échapper d’un laboratoire », ont déclaré des virologistes chinois aux médias américains ce lundi, appelant à une plus grande coopération internationale pendant la période de turbulence provoquée par la pandémie qui fait ravage dans le monde.
« J’ai souligné à plusieurs reprises que c’est le 30 décembre que nous avons été en contact avec les échantillons de pneumonie de type SRAS ou d’origine inconnue envoyés de l’hôpital », a témoigné Yuan Zhiming, directeur du laboratoire national de biosécurité de Wuhan, sur la chaîne de télévision américaine NBC News, le premier média occidental invité à visiter l’institut depuis le début de l’épidémie de COVID-19 en Chine.
« Nous n’avions jamais rencontré le nouveau coronavirus auparavant (…), il n’y a aucune chance qu’il se soit échappé d’un laboratoire », a affirmé M. Yuan. Ses remarques ont été appuyées par Wang Yanyi, directeur de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), qui a indiqué dans un entretien avec NBC News que le fait qu’aucun des scientifiques du WIV n’ait contracté le virus rend extrêmement improbable l’hypothèse selon laquelle le virus se serait échappé du laboratoire.
Le WIV, fondé dans les années 1950, est un organisme de recherche renommé qui est devenu le premier laboratoire chinois de niveau de biosécurité 4 (BSL-4). Dans le sillage de la pandémie COVID-19, il a été au centre de multiples théories « conspirationnistes » selon lesquelles le virus s’en serait échappé.
Cependant, la communauté universitaire internationale s’accorde à dire que la théorie de la fuite n’est pas fondée et que le virus a une origine naturelle. Le grand spécialiste américain des maladies infectieuses et responsable de la santé Anthony Fauci a précisé que les preuves scientifiques actuelles montrent qu’il est très peu probable que le virus ait été fabriqué par l’homme. « Si vous considérez l’évolution du virus chez les chauves-souris et ce qui existe actuellement, (les preuves scientifiques), elles penchent très, très fortement vers la conclusion que le virus n’a pas pu être manipulé artificiellement ou délibérément », a-t-il noté dans un entretien publié en mai par le magazine National Geographic.
C’est dans ce contexte que la Chine multiplie ses aides envers les pays d’Afrique dans la lutte contre la COVID-19. Le ministère chinois de la Santé et la ville de Ningxia ont offert un important lot de matériel médical aux autorités sanitaires béninoises en vue de renforcer la lutte du Bénin contre la pandémie de nouveau coronavirus, a appris Xinhua mercredi de source diplomatique à Cotonou. L’ambassadeur de Chine au Bénin, Peng Jingtao, a remis ce lot de matériel sanitaire composé de 17.000 masques ordinaires, 6.000 masques spécifiques et 500 blouses destinés aux centres de dépistages du COVID-19, au secrétaire général adjoint du ministère béninois de la santé, Richard Gandaho.
« Dans son plan de contingence, le Bénin a prévu plusieurs actions allant aussi bien de la surveillance épidémiologique qu’à la détection des cas et la prise en charge. Tout ceci nécessite d’importants moyens financiers qui n’étaient pas prévus dans le budget exercice 2020 au moment de sa préparation. Il a fallu puiser dans toutes les réserves et faire appel à l’aide internationale pour pouvoir venir à bout de cette pandémie », a-t-il expliqué.
Nomel Essis