Les élections municipales et régionales sont annoncées pour le 13 octobre de 2018. Après avoir bouclé la réception des différentes candidatures qui s’est déroulée du 22 au 30 mai dernier, c’est l’heure des arbitrages au sein du RDR. Mais en dehors du code électoral, qu’est ce qui se passe dans la case pour le choix des électeurs ?
La date est connue depuis une semaine. Les Ivoiriens se rendront à nouveaux aux urnes le 13 octobre 2018 pour renouveler les conseillers municipaux et régionaux. Contrairement aux élections présidentielles et législatives, celles-ci sont des élections de développement pour lesquelles ces deux scrutins couplés seront âprement disputés. Ils le seront davantage au regard de l’environnement politique électrique actuellement au sein de la coalition au pouvoir RHDP. Ainsi, comme dans toute compétition, il y a des règles. Et au niveau des élections locales, ces règles se situent à deux niveaux : Il y a d’abord les critères édités par le code électoral et ceux mis sur pied par les différentes formations politiques pour procéder à la sélection des différents candidats. Au niveau du code électoral, pour les élections municipales et régionales 2018, pour être éligible, le candidat doit être Ivoirien, âgé de vingt-cinq (25) ans révolus. Il peut se présenter aux élections dans toute circonscription électorale de son choix pour être élu conseiller régional ou conseiller municipal. Mais toujours au niveau des critères, les articles 110 et 111 du code électoral vont faire jaser.
« Pour faire acte de candidature aux élections régionales, le candidat doit être inscrit sur la liste électorale de la circonscription choisie et résider effectivement dans la région concernée. Toutefois des électeurs n’étant pas inscrits sur la liste électorale de la circonscription choisie ou ne résidant pas dans la région peuvent être éligibles s’ils y ont des intérêts économiques et sociaux certains. Le nombre de conseillers régionaux ainsi élus ne peut excéder le tiers de l’effectif du conseil (art. 110). Les conjoints, les frères et sœurs, les ascendants et les descendants au premier degré ne peuvent être simultanément membres du même Conseil régional (art.111) ». C’est cette disposition de la loi électorale qui fait que la plupart des élus locaux ne résident pas dans leurs circonscriptions respectives. D’aucuns estiment également que c’est cet article 110 du code électoral qui favorise le convoyage d’électeurs qui a fait coulé beaucoup d’encre et de salive tout au long du processus d’inscription sur la liste électorale.
RDR : De grosses surprises en perspective….
Il est vrai que les critères édités par le code électoral s’appliquent à tous les candidats, mais le code électoral interne au RDR précise que pour avoir le parrainage de la direction, le candidat à la mairie ou au Conseil régional doit être militants du RDR et disposer de la nouvelle carte de militant valide, être membre d’une structure ou d’un organe du parti depuis cinq ans au moins, adresser une demande à la présidente du parti, signer un engagement sur l’honneur à ne pas se présenter en indépendant si le candidat n’est pas choisi. Dans cette dynamique, les candidatures ont été déjà réceptionnées du 22 au 30 mai 2018 et les arbitrages se poursuivent. Selon un membre très introduit de la Commission technique électorale avec qui nous avons échangé, cette fois-ci, les choses seront très différentes des critères qui ont prévalu aux choix des candidats en 2013. « Ce que je peux dire, c’est qu’il y aura de grosses surprises d’abord même au niveau du RDR avant d’aller aux arbitrages en RHDP. N’oubliez pas qu’en 2013, la quasi-totalité des maires RDR en exercice ont été reconduits. Ce qui fait qu’aujourd’hui, des gens sont maires depuis 17 ans et pendant ces17 ans, ils n’ont participé qu’à deux élections, en 2001 et en 2013. En 2013, c’est encore la mansuétude du président de la République qui a joué en leur faveur sinon certains maires ne méritaient pas d’être reconduits. Mais cette année, tout va changer », a indiqué d’entrée notre source avant de poursuivre en ces termes : « Pour cette année 2018, pour les maires en exercice, c’est le bilan qui est le premier critère du choix, ensuite il y a l’enjeu de la circonscription en question.
Si la circonscription représente un symbole pour le parti et que les dissensions internes peuvent faire perdre le parti, la direction sera obligée d’imposer une grosse pointure du parti pour calmer tous les ardeurs. C’est ce qui s’est passé à Abobo. Si ce n’était pas le ministre Hamed Bakayoko, bien vrai que Abobo soit le bastion du RDR, rien ne garantissait cependant une victoire du parti. C’est pour éviter les votes sanctions que Hamed a été donc été envoyé à Abobo et il en sera ainsi pour certaines circonscriptions s’il n’y a pas de dégel dans les relations actuelles entre le RDR et le PDCI », a-t-il ajouté et de poursuivre : « Au-delà de cet aspect, il y a aussi deux critères clés qui vont jouer : La jeunesse et la parité du genre. Vous savez que le président attache une importance capitale à ces deux facteurs. Donc ne soyez pas étonnés de voir émerger des jeunes et des femmes propulsés au devant de la scène au détriment de certaines grosses pointures. Une autre chose aussi importante qui va éliminer certains candidats : C’est le cumul des postes. Vous savez que c’est un phénomène qui plombe le fonctionnement de nos partis. Il est vrai que juridiquement, le cumul n’est pas interdit.
Mais cette année, en dehors des circonscriptions à risques, des cadres qui sont déjà députés, maires, sénateurs, occupant en même temps de très hauts postes dans l’administration ne seront pas retenus. Sans dévoiler de nom, je peux vous dire que ce critère a déjà fait des grosses victimes. Le jour de la publication de la liste, vous le verrez », a prévenu, très formelle, notre source.
Kra Bernard