Dans une déclaration dont l’Infoexpress a reçu copie, la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) déplore les violences orchestrées par les élèves à la veille des congés et propose des solutions pour éradiquer ce fléau.
Depuis quelques années l’école ivoirienne souffre d’un phénomène d’un autre genre et d’une gravité exceptionnelle : celui des vacances anticipées à l’approche des vacances de noël dont la date est fixée par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation.
En effet, dans leur volonté manifeste d’aller en vacances de noël plutôt que prévues, certains élèves des lycées et collèges de Côte d’Ivoire ont préféré perturber, le bon déroulement des cours en voulant imposer des « vacances anticipées ». Ce comportement est devenu récurrent dans le système éducatif ivoirien déjà en souffrance de son instabilité dont les effets impactent la qualité de l’enseignement et le rendement des apprenants.
Face à cette situation, dont l’origine remonte à la fin des années 90, la CSCI note avec regret qu’elle est en train de prendre une autre tournure.
La CSCI a, également, relevé plusieurs perturbations violentes dues à des attaques à jet de pierres et armes blanches ou à feu dans des écoles de plusieurs localités. Il s’agit des villes d’Aboisso, d’Arrah, de Bongouanou, de Dabou, de Divo, de Korhogo, de Man, de Soubré et de Vavoua
Le bilan, à la suite de ces heurts, est assez lourd dans certaines villes :
A Issia, un mineur a été froidement tué à l’arme blanche ;
A Korhogo, une jeune fille a été grièvement blessée ;
A Taabo, des élèves manifestants ont saccagé les véhicules des forces de l’ordre ;
A Vavoua, le bâtiment administratif du lycée a été incendié ;
A Dabou, un élève a été appréhendé avec un pistolet
A Arrah, affrontements violents entre forces de l’ordre et élèves.
Par ailleurs, la CSCI signale que ces manifestations éclatées dites « Vacances anticipées » sont de nature à créer un désordre et jeter le discrédit sur le système éducatif ivoirien. En outre, elles montrent le niveau de chute libre des valeurs morales dans un contexte d’indiscipline notoire et d’incivisme généralisé.
La CSCI, au regard de ce banditisme d’un autre siècle aux conséquences imprévisibles, fustige le comportant des auteurs de ces événements malheureux et condamne l’usage de la violence en milieu scolaire qui doit demeurer un lieu d’apprentissage et de socialisation.
En considérant tout ce qui précède, la CSCI formule les recommandations suivantes :
A l’endroit du Gouvernement Ivoirien :
-Faire appliquer sans réserve les mesures prises lors du Conseil des Ministres du mercredi 8 décembre 2021.
A l’endroit du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation :
-Intégrer dans le cadre des Etats Généraux de l’Education Nationale, le phénomène récurent des « Vacances anticipées » dans les travaux de réflexion afin que soit trouvée une solution définitive ;
Associer la société civile afin qu’elle puisse apporter sa contribution aux assises sur les Etats Généraux de l’Education Nationale.
A l’endroit de la société civile, des parents d’élèves et aux syndicats d’élèves :
De continuer la sensibilisation auprès des élèves dans les établissements secondaires de Côte d’Ivoire.
A l’endroit des élèves :
De s’éloigner de la violence sous toutes ces formes en milieu scolaire et dans le périmètre des lycées et collèges ;
De respecter scrupuleusement le calendrier des vacances scolaires établi par le Ministère de l’Education Nationale ;
Fait à Abidjan, le jeudi 16 décembre 2021.
Pour la CSCI
Le Coordonnateur National de la CSCI
Monsieur Mahamadou Kouma