L’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères rétablit la vérité sur le rôle joué par le président Félix Houphouet-Boigny dans la création de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)
La Cedeao est un élément dans le maillon de toute la chaîne des institutions que le Président Houphouet-Boigny avait créées de toutes pièces tels le Conseil de l’Entente en 1959, la Cedeao le 28 mai 1975 ainsi que toutes celles où il avait été un acteur clé dans leur avènement, un pivot pour leur rayonnement sur la scène internationale. On peut citer pêle-mêle Air Afrique, l’Adrao, l’Anad, la Pana, Appa (Association des Producteurs de Pétrole Africain), l’Aecna, l’Ocam, l’AUA (Association des Universités africaines – enseignement supérieur – recherche – universités), Napsa (Nouvelle association pour l’avancement des services en Afrique), Bad, Afreximbank, Ecobank, la Communauté du bétail et de la viande, l’Accord de Lagos, le Cames, l’Oua dont la création fut beaucoup plus complexe, le Rda…
D’où lui est venu cette boulimie, cet activisme sur la scène internationale ?
Tout simplement parce que le Président Houphouet-Boigny fut un adepte de Socrate, célèbre avait avec sa formule « connais-toi toi-même ».
Selon lui, la Côte d’Ivoire était la benjamine des colonies françaises, la moins nantie, qualifiée «terre des mauvais gens» en raison des moustiques sur ses côtes (NDLR: Par les premiers européens), source du paludisme qui sévissait avec de nombreuses morts au sein des colons Français.
La Côte d’Ivoire n’était donc pas trop attractive pour disposer d’un rayonnement à l’extérieur. Le Président Houphouet-Boigny savait que dans les relations internationales, il faut toujours être en position de force pour mériter considération et respect. Il s’appropria le proverbe indien qui stipulait que « le monde tremble devant l’éléphant et piétine la fourmi ».
Au sein de toutes ces institutions, il n’était plus une fourmi mais un acteur qui avait du poids pour peser sur les décisions importantes dans les relations internationales.
Son leadership au sein du groupe de Brazzaville lui permit lors de la création de l’Oua en 1963, de faire approuver l’adoption de la célèbre résolution sur le principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation et cela contre la volonté des membres du groupe de Casablanca qui souhaitait une remise en question de ces frontières pour une renégociation.
Près d’une vingtaine de pays aurait été concernée si on avait ouvert la boite de pandore pour une renégociation des frontières avec tous les risques de conflit que cela pouvait susciter en cas de contestation de la part des uns et des autres.
Le Président Houphouet-Boigny était toujours tourné vers une prospective pour déceler tous les facteurs qui pouvaient perturber la paix dans son pays. La création de la Cedeao était le résultat de ses réflexions, analyses à partir de la géopolitique de la Côte d’Ivoire.
A l’ouest, la Côte d’Ivoire partage une frontière de près de 750 km avec le pays frère du Libéria avec lequel nous partageons les mêmes ethnies Guéré (Kran), Yacouba (Gio). Au sud nous avons des « Royaumes » : Celui du Sanwi puis celui des Nzima. Ces populations sont d’origine Ghanéenne. Elles pouvaient à tout moment faire l’objet de manipulations par les activistes de Nkrumah avec qui nous ne partageons pas la même idéologie.
Nous étions donc voisins de pays anglophones au sein desquels nous partageons les mêmes ethnies avec des valeurs traditionnelles communes.
Le Président Houphouet-Boigny ayant été médecin à Guiglo, connaissait parfaitement à travers son personnel local tous les problèmes sociologiques du voisin Libéria. Les Noirs américains communément appelés « Congo » traitaient les populations autochtones comme des sujets, des esclaves.
L’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud n’était rien par rapport à ce qui se passait au Libéria. Aussi, il conseilla au Président William Tolbert de procéder à des réformes profondes pour intégrer les Kran et Gio dans la gestion de leur pays. L’indigène le plus gradé du pays était le sergent Samuel Doé. Un an après cette requête, Tolbert avoua au Président Houphouet-Boigny que sa famille politique (Afro-Américaine) ne voyait aucune nécessité de changer un système qui marchait bien et assurait la paix et la sécurité du pays.
En sa qualité de Président du Libéria dit-il au Président Houphouet-Boigny, il avait selon la Constitution, le droit de nommer 15 Sénateurs. Aussi pour répondre aux souhaits du Président Houphouet-Boigny, il nommera dans quelques jours au sein du nouveau sénat deux Sénateurs dont l’un sera un Kran et l’autre un Gio. Le Président Houphouet-Boigny s’écria en présence des dignitaires qui l’entouraient en disant : « Ce n’est pas suffisant et tu vas à présent au-devant de sérieux problèmes ».
Le Président Houphouet-Boigny prévoyait donc depuis longtemps déjà le conflit libérien qui allait embraser ce pays pendant de nombreuses années, causer de milliers de morts et détruire pratiquement presque la majorité des infrastructures du pays.
Francophones VS Anglophones
Nous étions depuis la colonisation enfermés dans des institutions formées uniquement d’Etats francophones. Pour le Président Houphouet-Boingy, il était temps de faire une jonction, un pas de plus pour réunir dans une seule structure les Etats francophones et nos voisins anglophones.
Le Président Houphouet-Boigny sensibilisa d’abord les cinq Etats membres du Conseil de l’Entente qui approuvèrent son idée. Puis au cours d’un sommet de la CEAO (Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest), il développa à ses pairs la nécessité de créer une nouvelle organisation plus large, plus cohérente pour s’attaquer avec 15 Etats, à des défis politiques et économiques plus importants. Il n’eut pas de refus catégorique mais quelques réserves à travers l’accueil un peu glacial observé à sa communication.
Pour certains de ses pairs, nous étions bien ensemble dans un contexte harmonieux, avec des cadres formés dans les mêmes villes de Goré, de Sébikhotane au Sénégal. Le Président Senghor avec humour avait relevé que nous n’avons pas les mêmes tournures d’esprit avec nos frères anglophones. Comment disait-il, peut-on comprendre que les juges de nos frères anglophones au 20ème siècle siègent encore dans leurs tribunaux avec des perruques du moyen âge !
Le Président Houphouet-Boigny mit l’accent sur le fait que nous sommes en réalité des mêmes ethnies et que c’était à la conférence de Berlin de 1885 que 14 pays européens et l’Empire ottoman divisèrent l’Afrique, les ethnies, les familles, les valeurs traditionnelles africaines qui peuvent nous être utiles aujourd’hui, dans la résolution de nos conflits et favoriser une vraie réconciliation entre nous.
La réunion se termina alors dans une atmosphère détendue et les contacts devaient être maintenus pour approfondir les différents éléments à prendre en considération pour les introduire dans les structures de la nouvelle organisation en création.
Des contacts furent pris avec nos frères anglophones pour les informer de la création de cette nouvelle organisation où ils seront membres à part entière.
L’entrée en scène de Yakubu Gowon
Le plus enthousiaste pour cette initiative fut le Président du Nigeria, Yakubu Gowon. Il envoya une délégation à Abidjan pour remercier le Président Houphouet-Boigny qui était pour lui, un visionnaire pour avoir pris cette heureuse initiative de regrouper notre sous-région. Le Nigeria effectivement était tout seul et ne faisait pas partie d’une structure dans notre région. L’idée de se retrouver à présent au sein d’une entité de 15 Etats africains était un cadeau royal dans la mesure où il aura plus de visibilité sur la scène africaine.
Il avait une seule doléance à exprimer au Président Houphouet-Boigny par l’intermédiaire de son principal assistant, l’Ambassadeur Jonathan Coker : qu’il choisisse comme premier Secrétaire de cette organisation un Ivoirien qui bénéficiera de son appui total pour la création de cette nouvelle organisation. Cela pour lui était capital pour la réussite de cette entreprise.
C’est ainsi que le Président lança la balle dans le camp des hauts cadres du secteur économique et financier de l’Etat. Certains cadres approchés tels Sery Gnoleba, Amethié (Directeur général des affaires économique et financières), Malan Ouattara et Samba Koné (du plan), Konan Camille (Directeur général de la SONAFI) etc… déclinèrent tous l’offre et ne voulaient pas aller résider à l’extérieur de notre pays et surtout chez des «Anango» réputés à l’époque comme des personnes difficiles à fréquenter et surtout aller vivre dans une ville comme Lagos réputée à l’époque, plus dangereuse que la célèbre ville de Chicago aux USA.
Dans cette recherche de l’oiseau rare, les collaborateurs du Président, son directeur de cabinet Guy Nairay et le secrétaire général de la présidence, Alain Belkiri s’employèrent également à rechercher la personne dont le profil idéal avait été esquissé par le président lui-même.
Aboubacar Diaby, l’oiseau rare
C’est ainsi qu’avec le concours de toutes les bonnes volontés, fut identifié Monsieur Aboubacar Diaby, Directeur général de la Biao (Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest). Diplômé de HEC (Hautes Etudes Commerciales) de France, selon la rumeur il aurait fait des études dans des universités anglo-saxons notamment Harvard et fait des stages à la Banque Mondiale. Selon le Gouverneur Guy Nairay, il était très apprécié par les membres du Conseil d’Administration de la Biao à Paris, tout comme par les cadres de la banque à Abidjan. Le président le reçut pendant une heure dans son bureau au Palais du Plateau pas très loin de la Biao. Le président fut séduit par le personnage et dit de lui que ‘’le visage est le reflet du cœur’’. Selon le président lui-même, il lui demanda vers la fin de leur entretien ‘’quel était le montant de son salaire à la Biao ? ’’ 800.000 Fcfa. Le président lui dit alors : « Je te donne le double et te mets en mission pour une plus noble cause pour moi, ton pays et même pour l’Afrique ».
Son choix fut notifié aux futurs Etats membres de l’organisation. Il fit quelques visites dans certains Etats membres et identifia déjà quelques hauts cadres avec lesquels il pouvait collaborer pour l’élaboration des textes de la nouvelle organisation. Le Président Houphouet-Boigny l’envoya rencontrer le Président Gowon à Lagos. Ce dernier fut séduit par le président qui avait fait un bon choix sur une personnalité qui avait toutes les compétences requises pour créer leur nouvelle organisation. Il mit aussitôt à sa disposition son assistant, Jonathan Coker pour l’aider dans toutes ses démarches relatives à son installation à Lagos dans la mesure où il avait déjà manifesté au Président Houphouet-Boigny son désir d’abriter le siège de la nouvelle organisation au Nigeria. Ainsi, il était déjà prêt à offrir au nouveau Secrétaire général des bureaux pour travailler dès à présent.
Avec sa petite équipe de personnes très compétentes, les textes de la nouvelle organisation furent élaborés en peu de jours et surtout le budget de fonctionnement, les contributions financières des 15 différents membres. Ce document fut ventilé aux Etats membres.
Le Président Houphouet-Boigny fit payer dès le lendemain de sa réception, la contribution totale annuelle de la Côte d’Ivoire afin que Monsieur Diaby puisse travailler. Le Président Gowon ayant été informé du geste de la Côte d’Ivoire, fit payer dans la même semaine la contribution totale du Nigeria.
C’était donc avec les deux contributions de la Côte d’Ivoire et du Nigeria que le Secrétaire général commença à recruter du personnel pour s’atteler aux travaux de fond de la nouvelle structure. En dehors de la Côte d’Ivoire et du Nigeria, aucun autre Etat n’envoya un centime au titre de sa contribution.
C’était dans ces conditions qu’avec l’amoindrissement de ses ressources financières, Docteur Aboubacar Diaby vint voir le Président Houphouet-Boigny pour lui exprimer un peu son scepticisme sur la possibilité de créer cette nouvelle organisation tant souhaitée par le Président Houphouet-Boigny et épaulé par le Nigeria. Il avait épuisé le montant des contributions des deux Etats pionniers.
Houphouet paie pour les autres
Devant ce dilemme, selon Dr Diaby, le Président Houphouet-Boigny resta silencieux quelques minutes puis lui demanda de lui communiquer le montant global de la contribution des 13 autres membres qui ne s’étaient pas acquittés de leur contribution. Il ouvrit sa serviette et sort sa fiche concernant le montant global de la contribution des 13 Etats. Le Président prit son téléphone, demanda Monsieur Belkiri, le Secrétaire général de le rejoindre dans son bureau.
Celui-ci selon Dr Diaby, arriva un peu essoufflé car l’ascenseur faisait l’objet d’une petite réparation. Le Président lui remit aussitôt la fiche puis dit : ‘’Voyez cela avec Dr Diaby pour lui virer si possible aujourd’hui même le montant de cette somme’’. Aussitôt dit aussitôt fait. 3 heures après, en compagnie de Monsieur Belkiri dans les banques, l’opération avait été effectuée et il resta 2 jours à Abidjan pour suivre le cheminement de cette grosse somme jusqu’à sa destination où ses collaborateurs suivaient également avec leur banque à Lagos l’arrivée du montant de la somme virée dans le compte ouvert au nom de l’organisation. C’est lorsqu’il reçut l’assurance que leur compte venait d’être crédité du montant exact viré qu’il prit le premier avion pour regagner Lagos. Les travaux reprirent des plus belles avec l’équipe agrandie du Dr Diaby qui finalisa plus vite que prévu les différents textes portant sur la naissance de la personnalité juridique de la nouvelle organisation intitulée Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Par l’intermédiaire du Directeur général de la banque, proche du Président Gowon, ce dernier avait appris le geste de la Côte d’Ivoire à l’égard de la nouvelle organisation. C’est ainsi que le Président Yakubu Gowon fit venir Dr Diaby pour lui demander quelques explications sur cette opération des fonds en provenance de la Présidence de la Côte d’Ivoire. Celui-ci lui dit alors, que compte tenue de l’épuisement des fonds que leurs 2 pays avaient mis à sa disposition pour débuter les travaux pour la création de la nouvelle organisation, il s’était adressé au Président Houphouet-Boigny pour lui soumettre les problèmes financiers auxquels il devait faire face. Aussi a-t-il décidé d’avancer ces fonds en attentant que les Etats en retard sur le paiement de leur contribution, puissent remplir leurs obligations vis-à-vis de l’organisation. Le Président Gowon semblait un peu confus car selon lui si je l’avais informé de l’état calamiteux de la situation financière de notre structure, il aurait pu participer à l’effort financier du Président Houphouet-Boigny. Pour lui, en sa qualité de pays siège de l’organisation, il avait également une obligation morale pour nous assister et faire ce que le Président Houphouet-Boigny vient de faire.
Aussi il se promettait de prendre contact avec le Président Houphouet-Boigny pour savoir si son pays pouvait rembourser à la Côte d’Ivoire la moitié de la somme qu’elle a virée dans le compte de notre organisation.
Effectivement des contacts eurent lieu avec le Président Houphouet-Boigny mais, ce dernier, grand Seigneur, leur répondit: ‘’Ce qui est fait est déjà fait et que la Côte d’Ivoire récupérera ses fonds lorsque les Etats mettront à jour leur paiement au budget de l’organisation.
Voici donc l’exposé exhaustif de l’histoire et des péripéties qui ont jalonné la création de la Cedeao depuis son évocation par le Président Houphouet-Boigny devant ses pairs Chefs d’Etat de la Ceao jusqu’à l’adoption de ses textes par la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres. Tous ces chefs d’Etat qui ont participé à ce Sommet sont devenus membres fondateurs de cette organisation.
L’Ambassadeur Jonathan Coker, assistant principal du Président Gowon à l’époque, puis plus tard Ambassadeur du Nigeria en Côte d’Ivoire pendant 10 ans et après sa retraite, représentant personnel de la Cedeao en Côte d’Ivoire, m’avoua que la fierté du Président Gowon fut le fait que le Président Houphouet-Boigny avait suivi sa recommandation de nommer un Ivoirien comme premier Secrétaire général de cette organisation. Si cela n’avait pas été le cas, la Cedeao n’aurait jamais vu le jour.
Faut-il garder la Cedeao?
Oui plus que jamais la création de l’OUA puis l’UA est bâtie sur 2 textes fondamentaux : Le plan d’action de Lagos de 1975. Il a mis en valeur les richesses du continent africain en partant du texte de l’exposé du Président Houphouet-Boigny, puis il a indiqué les voies et moyens pour atteindre nos objectifs du développement afin de faire de notre continent un vrai partenaire solide crédible dans la gestion des affaires du monde.
Le Président William Tolbert était celui qui avait présidé ce sommet mémorable qui adopta le Plan d’Action de Lagos. Il avait donc été chargé par ses pairs de mener avec une équipe de communicateurs, une sensibilisation maximum en direction des populations africaines qui devaient se l’approprier. Malheureusement un coup d’Etat l’avait renversé quelques jours seulement après l’adoption de ce plan de Lagos qui devait être le texte phare et même la Bible de l’Afrique. Le texte fut mis dans les placards pour réapparaître en 1991 à l’occasion du Sommet de l’OUA dans la nouvelle capitale du Nigeria : Abuja qui donna son nom au Traité qui sera adopté dans une extrême liesse par les chefs d’Etat et responsables de toutes les structures africaines, invitées à ce Sommet qui fut mémorable. Le traité d’Abuja fut signé le 3 juin 1991 à Abuja (Nigeria). Ce texte était devenu la Bible des institutions africaines pour cheminer vers l’intégration totale de notre continent afin d’acquérir une prospérité pacifique.
Pour le traité d’Abuja, l’intégration devait impérativement d’abord se faire au sein de nos organisations régionales qui doivent en leur sein procéder à des réalisations concrètes étape par étape tels la libre circulation des biens et des personnes, le droit d’établissement, des convergences macro-économiques pour la création d’une monnaie commune dans la région etc…
Dans cette voie, la Cedeao s’est illustrée au sein de l’OUA et UA comme la plus performante organisation. Elle était une référence pour toutes les organisations régionales en Afrique, un modèle à suivre.
L’Union du Maghreb uni (UMA) a connu des difficultés énormes en raison du différend Algérie-Maroc. Aussi le Maroc avait-il demandé à quitter sa région pour venir adhérer à la Cedeao qui était une référence en Afrique. Ainsi le Conseil de l’Entente, la Cedeao font partie du legs, de l’héritage du Président Houphouet-Boigny.
Nous avons donc aujourd’hui en notre qualité d’Houphouétiste le devoir de veiller sur ces institutions afin qu’elles puissent poursuivre et atteindre les nobles objectifs pour lesquels elles ont été créées par ses pères fondateurs.
Le Président Yakubu Gowon qui épaula vigoureusement le Président Houphouet-Boigny dans la création de cette organisation se sent interpelé aujourd’hui devant la perspective de l’effondrement de leur joyau qu’est la Cedeao. Il connait mieux que quiconque aujourd’hui, les difficultés résolues pour aboutir à la création de cette organisation. Ses avis et conseils seront nécessaires car comme disait Aimé Cesaire : « Le plus court chemin vers l’avenir passe par le passé ». Lui, il connait bien le passé et il faut donc l’écouter car il est très sage. C’est une personnalité qui avait subi et traversé des épreuves pénibles dans sa vie.
Amara ESSY, ancien Ministre des Affaires étrangères de 1990 à 1999.