Le 47ème président américain, Donald Trump a été élu par les américains sur la base d’un programme symbolisé par l’acronyme MAGA (Make America Great Again). Loin d’un slogan, ce concept vise à donner aux États-Unis d’Amérique sa grandeur d’antan, ballotée par les nouvelles puissances économiques, notamment la Chine. Pour ce faire, Donald Trump ne fait pas dans la dentelle. Il fait exactement ce qu’il a promis, loin de toute démagogie, et ne s’embarrasse d’aucune gêne pour agir dans cette direction. Voyons : mesures contre l’immigration clandestine, avec des chiffres bien précis pour chaque pays, même si des entreprises américaines pâtiront d’un manque de main d’œuvre à bon marché. Volonté affichée d’annexer des territoires étrangers (Groenland, canal de Panama, Gaza, etc.) pour leur exploitation économique au profit des USA. Arrêt dans plusieurs domaines de l’aide publique américaine illustré la suspension temporaire des activités de l’USAID. Fermeture de certains services publics tels que le ministère fédéral de l’éducation, la Voie de l’Amérique (VOA), etc. La dernière mesure en date qui secoue le monde est la mise en vigueur de la hausse des taxes douanières sur tous les produits entrant aux États. Dans ce cadre, la Côte d’Ivoire voit ses produits frappés d’une hausse de 11%. Ces mesures provoquent un séisme mondial, notamment, pour le commerce international qui est régi depuis des décennies par la dynamique de la mondialisation porteuse du libre-échange et dont fait la promotion l’Organisation mondial du commerce (OMC). Pour Donald Trump, le raisonnement est tout simple. Le déficit du commerce est très déficitaire pour son pays. Il fait donc enrayer au plus vite et par tous les moyens cette tendance déficitaire qui se creuse d’année en année. Deux moyens sont mis en œuvre. D’une part, réduire les dépenses du Trésor américain. D’où, les suppressions de postes de travail et les licenciements ou encore l’arrêt de l’aide publique américaine. D’autre part, faire des recettes supplémentaires en taxant les produits entrant aux USA pour renflouer les caisses de l’État. Par ailleurs, il veut mettre fin à des conflits qui font dépenser son pays, notamment l’Ukraine. Cela, en échange de la main mise sur les sous-sols de ce pays contenant des métaux rares au bénéfice des industries américaines. En clair, Donald Trump en voulant repositionner les USA sur l’échiquier mondial est en train de remettre en cause l’ordre mondial régnant depuis la fin de la 2ème guerre mondiale. Nous assistons donc tous au requiem de l’ancien monde. Ce qui indiscutablement va générer un nouvel ordre mondial. Donald Trump l’a-t-il déjà anticipé ? L’Amérique retrouvera-t-elle sa grandeur ? On le saura. Une chose est sûre : c’est une belle opportunité qui s’offre au monde pour mettre en place de nouveaux mécanismes géostratégiques pour un monde plus équitable. L’Afrique, au premier chef devrait saisir cette opportunité que lui offre l’histoire afin de pouvoir se réinventer, à l’heure où les pesanteurs qui freinaient son développement s’effacent visiblement. Les regroupements sous-régionaux et l’Union Africaine devraient accélérer l’opérationnalisation du marché unique ZLECAF pour miser sur le commerce interafricain en vue du développement économique du contient. Particulièrement, les dirigeants de la CEDEAO doivent sortir de l’attentisme actuel pour accélérer la mise en place de la monnaie unique l’ECO et rendre effective la libre circulation des biens et des personnes pour booster le commerce en Afrique de l’Ouest. En un mot comme en cent, une ère nouvelle se lève. L’Afrique doit donc saisir cette chance inouïe pour aller vers son intégration et son développement socio-économique. Elle a toutes les ressources pour y parvenir. Il suffit à ses dirigeants d’avoir plus de volonté et de détermination.
Nurudine OYEWOLE Expert-consultant en communication