La crise issue de l’indiscipline de certains cadres au sein du PPA-CI relative aux velléités des élections législatives marquées par des interprétations diverses, semble symptomatique d’une crise profonde de gouvernance du parti. Pourtant, ce qui apparaît comme une impasse irrationnelle pourrait être analysé sous un prisme stratégique des indisciplinés : pour comprendre pourquoi ces acteurs politiques privilégient des décisions qui, bien que contestables au sein du parti, répondent à des dynamiques stratégiques complexes et absconses. Ces acteurs ne jouent pas un seul jeu politique, mais plusieurs jeux simultanément, souvent imbriqués les uns dans les autres. Une décision prise dans une arène partisane et collective est influencée par des contraintes et des opportunités dans d’autres arènes animées de convictions personnelles en opposition d’une conviction idéologique et stratégique du parti. En somme l’après Laurent GBAGBO, Président du parti se dessine dans une atmosphère calamiteuse. En effet, boycotté l’élection présidentielle pour des raisons farfelues et venir compétir aux élections législatives à l’encontre des décisions partisanes et collectives est un double jeu politique. Ce double jeu de certains hauts cadres et non des moindres qui se sont révélés autrefois accusateurs, et aujourd’hui participent aux élections législatives, illustre une stratégie incompréhensible pour les uns et efficace pour les autres, pour détourner la colère populaire, soulève des questions sur la sincérité et la responsabilité des leaders qui animent le parti. Cette posture ambivalente n’est pas nouvelle pour le PPA-CI. Un parti habitué aux jeux d’équilibrisme dans la sphère politique ivoirienne. En participant de façon subtile aux élections législatives tout en dénonçant les règles qui régissent le code électoral, le parti maintient une position ambivalente absconse auprès des militants et sympathisants sans pour autant assumer pleinement sa part de responsabilité dans l’échec de ce processus. Le problème, c’est que cette stratégie renforce la perception d’un manque de sincérité. Ce type de stratégie ne fait qu’alimenter le cynisme des militants envers la classe dirigeante du parti. Le parti se met dans une position où il apparaît comme complice tacite des échecs qu’il dénonce
Idriss Dagnogo-Analyste







































































