Né à Didiévi, Damana Adia Pickass s’est d’abord illustré au début des années 2000 à la tête de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Proche de Laurent Gbagbo, il gravit rapidement les échelons du Front Populaire Ivoirien (FPI) avant de rejoindre, en 2021, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), où il occupe le poste stratégique de secrétaire général.
Mais loin de se muer en un homme politique responsable, Damana Pickass n’en finit pas d’enchaîner les maladresses et les provocations. Sa dernière sortie, appelant à des manifestations en pleine campagne présidentielle, en est une illustration parfaite.
Le nom de Damana Pickass reste associé à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire politique ivoirienne. En décembre 2010, alors qu’il siégeait à la Commission Électorale Indépendante (CEI), il avait arraché et froissé, en direct à la télévision nationale, les résultats du second tour de la présidentielle.
Un geste d’une extrême gravité, resté gravé dans la mémoire collective, qui avait contribué à plonger la Côte d’Ivoire dans une crise post-électorale meurtrière.
Depuis cet épisode, l’homme s’est bâti la réputation d’un opposant impulsif, adepte du coup d’éclat et des discours incendiaires, loin de la posture d’un responsable d’État.
Son nom ressurgit en avril 2021, dans une affaire bien plus grave : l’attaque du camp militaire d’Anonkoua-Kouté, à Abobo. L’enquête judiciaire le cite parmi les présumés cerveaux de cette opération visant à déstabiliser les institutions.
Poursuivi pour atteinte à la défense nationale, complot contre l’autorité de l’État et association de malfaiteurs, il est reconnu coupable en février 2025. Le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau le condamne à 10 ans de prison ferme, avec privation de ses droits civiques et interdiction de paraître sur le territoire national pendant 10 ans, à l’exception de sa localité d’origine.
Malgré cette condamnation, Damana Pickass continue de braver les décisions de justice. Sous surveillance policière, il multiplie les sorties publiques et les déclarations provocatrices, s’affichant lors de meetings du PPA-CI en violation flagrante de son interdiction de déplacement.
Ses convocations répétées par la justice, notamment en avril et septembre 2025, traduisent la volonté des autorités de mettre fin à ses agissements irresponsables.
Pour de nombreux observateurs, son attitude témoigne d’un mépris affiché pour l’autorité de l’État et d’une volonté délibérée de se poser en martyr politique, à défaut de se comporter en citoyen respectueux des lois.
Fulbert Yao