Le ministre ivoirien de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Bruno Nabagné Koné est en colère.
Face à la presse ce lundi, après une visite des sites des récents effondrements survenus à Bonoumin et Anono (nord d’Abidjan) le ministre s’est insurgé contre les catastrophes auxquels il est donné aux ivoiriens d’assister.
Pour lui, «il n y a pas plus responsable que le maitre d’ouvrage» car c’est à lui de mettre à la tâche les personnes qualifiées.
Justifiant les effondrements récurrents constatés ces dernières années dans la capitale économique, Bruno Koné a fait savoir qu’ils sont une combinaison de facteurs à savoir : la raréfaction et le coût des fonciers ; le non recours à des professionnels qualifiés à ce titre de construction, l’insuffisance des moyens de locomotion… etc
Il a annoncé par ailleurs que «désormais toutes les défaillances notées (en matière de construction) seront l’objet de sanctions y compris » chez les agents de son ministère.
De même, à l’en croire, « tout sera mis en œuvre pour que des poursuites soient engagées contre les personnes fautives »
« 80% des constructions à Abidjan se font sans permis de construire. Désormais nous porterons plainte contre les maîtres d’ouvrage » révèle le ministre
« Désormais toute construction illégale sera l’objet de saisine du procureur» et que «les contrevenants répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes», a-t-il poursuivi.
Concernant l’effondrement à Anono, ayant fait des dizaines de morts et plusieurs blessés, Bruno Koné a rassuré que tout sera mis en œuvre pour rechercher les causes de ces accidents, situées les responsabilités, et le cas échéant poursuivre et sanctionner.
Il a profité pour souhaiter que de vraies solutions soient prises contre l’hostilité de certains villages du grand Abidjan, qui refusent que les missions de contrôle du ministère y entrent pour faire leur travail.
« Si ce bâtiment , celui d’Anono a pu atteindre le niveau qu’il a atteint avant notre intervention, c’est uniquement dû à l’hostilité, et à ces courses poursuites que nous sommes obligés de subir », a regretté le ministre.
A noter qu’en 2020, le ministère de la construction et des logements avait enregistré 11 effondrements d’immeubles.
Fulbert YAO (herrwall2007@yahoo.fr)