L’épineux conflit foncier portant sur la Forêt déclassée d’Abouabou, située dans la commune de Port-Bouet (sud d’Abidjan), qui oppose depuis des années, le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) et 5 villages Ebrié (Bregbo, Akouè-Agban, Anan, Petit-Bassam, Abouabou) continue de faire grincer les dents du coté des villageois.
Face à la presse samedi 21 juillet, le porte-parole de la génération Tchagba des 5 villages, Kodja Zache Roch a dénoncé l’acharnement du CNRA contre leurs terres, tout en invitant l’Etat a réglé le litige en délocalisant ce centre qui revendique les terres en pretextant d’un arrêté agricole de 1967 portant sur 788 ha de l’IRHO qu’il a succédé.
Kodja Zache Roch a expliqué que ce site, déclaré zone d’Habitations, a été rétrocédé aux collectivités villageoises depuis 1997, qui ont établi des titres fonciers. Cependant toutes les fois que les villageois ont voulu y faire des travaux de construction, le CNRA s’y est opposé et surtout à chaque fois qu’il y a un changement à la tête du ministère de la construction où chaque fois qu’il perd un procès.
Chose curieuse, selon Kodja Zache Roch , alors que les villageois sont dans l’attente de la délocalisation du CNRA, il leur revient que depuis le 28 juin 2019, qu’à la requête du CNRA, leurs demandes d’ACD sur leurs lotissements de Anna cocoteraie 1et 2 Bregbo cocoteraie 1, 2,3 Akouè-Agban cocoteraie 1et 2, Petit-Bassam cocoteraie 1et 2, sont désormais irrecevables par le ministère de la construction , du logement et de l’urbanisme.
«Nous sommes rendus au ministère de la construction pour comprendre qu’est ce qui motive cette disposition qui vient d’être prise, on a croisé madame Fofana Magueria, DDU au ministère de la construction qui nous a dit que cette décision est au-delà d’elle. Elle ne peut pas répondre à cela. Mais ce qui va descendre d’en haut, elle va appliquer», a fait savoir Kodja Zache Roch.
Et d’Ajouter : « Il nous est difficile, suite à cette information faisant état de la suspension de la délivrance de nos actes, de contenir les populations que nous représentons à travers les cinq villages, car cette situation s’apparente à une expropriation pure et simple de notre patrimoine. Nous ne pouvons pas accepter cette situation ni aujourd’hui, ni demain »
Le conférencier invite par ailleurs le gouvernement à se pencher sur cet épineux litige et à mettre tout en œuvre pour résoudre « définitivement » la question du CNRA par sa délocalisation le plus tôt possible « afin d’éviter des troubles sociaux »
«Cette zone non seulement est notre dernier et seul site qui reste au sud d’Abidjan, mais il représente pour nous, le symbole de la résistance de nos devanciers que nous n’avons pas le droit de trahir», a-t-il indiqué.
« Après cette conférence si rien n’est fait on va faire un sit-in à Abidjan. Après ce sit-in si rien est fait, j’ai peur que nous les jeunes Ebriés paralyseront tout Abidjan pour dire trop c’est trop, on a assez donné », a prévenu pour sa part Atcho Amany Félix, l’un des membres du conseil de gestion des 5 villages.
Quant au conférencier, il propose la continuité de la délivrance des actes administratifs (ACD) sur l’ensemble des leurs lotissements approuvés ; la délocalisation du CNRA de leurs terres, l’arrêt du CNRA de toutes actions de sabotage et d’instauration de climat d’insécurité.
Fulbert YAO
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