C’est l’histoire d’un disciple qui vient à la rescousse de son maître, après que ce dernier ait porté de graves accusations contre le pouvoir et tenu des propos incitant à la haine et stigmatisant l’étranger.
Cette histoire est celle de Jean-Louis Billon qui a animé lundi une conférence de presse pour clarifier, semble t-il, la position du leader du PDCI d’une part sur l’orpaillage clandestin et d’autre part sur la fraude sur la nationalité ivoirienne.
Mais l’ex-président du conseil régional du Hambol n’aurait pas dû intervenir. Car son intervention a été un flop, tant dans la forme que dans le fond.
Malgré une déclaration fleuve, Billon, qui envisage de briguer le fauteuil présidentiel, a été incapable de prouver la véracité des accusations de son mentor et leurs liens avec les acteurs politiques.
Alors qu’on attendait de lui, des réponses conséquentes sur des questions telles que : qui a stationné des étrangers armés dans des villages en vue d’opérer le hold-up sur la Côte d’Ivoire comme le dire le leader du PDCI ; quels sont les villages concernés ; quels types d’armes portent-ils ; qui convoie illégalement des étrangers à qui des papiers ivoiriens sont complaisamment établis pour leur permettre de voter illégalement en 2020 ; …., Billon s’est plutôt contenté d’emmener les journalistes présents à cette conférence de presse, en balade.
L’ex-ministre a égrené une liste de faits divers qui n’avaient aucun lien avec des acteurs politiques. Ces faits dont certains datent de 2014, dénonçaient tantôt une histoire d’amour qui a mal fini, tantôt l’utilisation de jeunes gens comme orpailleurs, tantôt le comportement incontrôlé d’un présumé Dozo.
Sur la supposée fraude d’identité à Abobo, Billon, faute de preuves, a choisi de parler de la fraude générale à la nationalité ivoirienne, un phénomène qui, pourtant, existe depuis longtemps, et traqué par les autorités.
Pour éviter de s’auto flageller, Billon gagnerait à s’armer prochainement d’arguments solides, avant de venir à la rescousse de N’Zueba, désormais seul et désespéré.
Pour avoir travaillé au côté du chef de l’Etat Alassane Ouattara, Billon est bien placé pour attester que les acteurs politiques ivoiriens se soucient des flux migratoires, de la politique vis-à-vis des étrangers dans leurs rapports avec les nationaux, de l’état de la coexistence entre les communautés qui se créent, leur installation, leurs occupations, des rapports de ces flux avec la sécurité nationale et la sauvegarde de la paix en général.
Mais l’ancien ministre du Commerce préfère fermer les yeux sur les efforts menés par le gouvernement et suivre son mentor dans ses errements.
Fulbert YAO