En Côte d’Ivoire, les peaux de panthères, l’ivoire et les écailles de pangolins sont les produits fauniques les plus prisés par les trafiquants fauniques. Les animaux vivants, notamment le chimpanzé et les perroquets, sont aussi très recherchés.
Ces espèces font l’objet de trafic pour répondre à la demande de marchés asiatiques et Moyen-Orient, que ce soit en tant que, produits possédant des vertus médicinales présumées, objets de « luxe » et de collection, ou encore en tant qu’animaux de compagnie.
Certains animaux valent aussi plus cher morts que vivants. C’est le cas des éléphants, dont on exploite l’ivoire, la peau et les poils, tressés pour être intégrés dans des bijoux. Depuis 2017, l’ONG EAGLE-Côte d’Ivoire a assisté les autorités ivoiriennes sur plusieurs affaires ayant permis l’interpellation d’une centaine de trafiquants avec en leur possession 4015 kg d’écailles de pangolins, des ivoires bruts pesant 940 kg, 300 objets d’ivoires sculptés, 08 pointes d’ivoires polies, de 3 bébés chimpanzés vivants, 2 peaux de lion, et 11 peaux de panthères lors de différentes opérations d’arrestations en Côte d’Ivoire.
Ces produits fauniques saisis proviennent essentiellement du Burkina-Faso, du Libéria et du Ghana, des pays frontaliers à la Côte d’Ivoire et même de l’Afrique Centrale, notamment le Cameroun, le Gabon.
Le trafic suit ce circuit pour atterrir en Côte d’Ivoire pour servir le marché local, car les produits comme l’ivoire sont utilisés par les artisans et aussi pour servir le marché asiatique. Le pays serait à la fois un marché local et une zone de transit. Les produits fauniques s’échangeraient en petites quantités sur le territoire, mais également en grosses quantités à l’exportation, avec des réseaux bien implantés.
Selon Eric Tah du Réseau EAGLE, spécialiste dans la lutte contre le trafic faunique, la difficulté de lutte contre le trafic des espèces protégées réside dans le fait que les trafiquants d’animaux sauvages ne sont pas encore perçus comme des gens qui mettent en danger la société. Ces derniers ne sont pas assez régulièrement punis par de grosses peines de prison.
Selon l’ONUDC, le trafic d’espèces sauvages protégées est corrélé avec le trafic de drogue et d’armes car il est une activité de criminalité transnationale organisée qui utilise des itinéraires, des réseaux et des méthodes similaires.
Ces trafics s’exploitent mutuellement, car les mêmes organisations criminelles les gèrent, utilisant des itinéraires, des sociétés écran et des méthodes de fraudes similaires pour acheminer des produits illégaux. Ce qui fait que le trafic des espèces protégées est le quatrième marché mondial après la drogue, les armes et les êtres humains.
Il génère entre sept (07) et vingt-trois (23) milliards de francs CFA selon l’ONU.Pour pallier cela, l’ONG EAGLE-Côte d’Ivoire appelle à une application stricte de la loi nᵒ 2024-364 du 11 juin 2024 portant gestion de la faune qui réglemente la gestion de la faune en Côte d’Ivoire.
Cette loi prévoit des condamnations allant de six (06) mois à 20 ans et des amendes allant de 500 000 à 20 millions de francs CFA.Elle estime que, la non-application de la loi crée un environnement favorable à l’invasion de trafiquants internationaux pouvant engendrer des maux annexes, tels que le trafic d’armes, de la drogue et des personnes.







































































