C’est la Tabaski ce mardi 21 août. A Abidjan, les préparatifs vont bon train. Ils sont aussi des moments privilégiés pour les petits métiers qui se frottent les mains.
Ce dimanche matin, il est 09 h20 Gmt à Koumassi, dans le sud d’Abidjan. Difficile de se frayer un chemin dans le marché du Grand-Campement, un quartier où vivent des milliers de musulmans.
Les salons de beauté ouverts sont noirs de femmes qui se font coquettes. Les unes se coiffant tandis que d’autres se font placer les faux cils, faux ongles et autres artifices de beauté.
A l’instar de ses amis, Adjaratou fait de bonnes affaires. Elle et ses camarades tressent depuis l’aube les clientes, qui ne cessent d’ailleurs d’augmenter.
« Nous plaçons les ongles à partir de 200 FCFA. Il y a aussi pour 500, 1000, 2000 FCFA… ça dépend de ce que veut la cliente », témoigne t-elle, très concentrée.
« Nous tressons les fillettes, les jeunes filles, les dames. Nous les tressons à 1000 FCFA, 1500 fcfa voire 4000 fcfa et 6000 FCFA…», poursuit-elle, chiffrant entre 15.000 et 30.000 fcfa la somme qu’elle gagne à la fin de la journée.
Les ateliers de couture sont aussi pris d’assaut et des jeunes gens y trouvent de quoi à faire.
Diarrassouba Hamed est élève en classe de 4eme. Pour se faire de l’argent, il s’est improvisé apprenti. Il sillonne quelques ateliers dans le même quartier pour placer des boutons, ou faire le repassage des habits.
« Chaque jour, je gagne entre 1000 et 2.000 FCFA. Je garde cet argent pour m’acheter quelque chose après la fête », confie l’élève surnommé le « grouilleur » par son entourage.
Autour du mouton également, des petits métiers s’exercent. A l’abattoir de Port-Bouët (sud d’abidjan), une drôle de cacophonie anime le lieu, ce dimanche à l’arrivée de notre équipe : voix humaines, bêlement de moutons et bruits de klaxons ne semblent vouloir s’arrêter.
Sur place les vendeurs règnent en maitre. A coté d’eux, plusieurs hommes vendent des herbes fraîches aux éleveurs, activité qui leur permet de gagner une somme conséquente.
« Je vends la charrette d’herbes entre 5000 et 10 000 FCFA », explique Bouaré Alidou, la quarantaine.
Dans cet espace, ceux qui vendent les cordes, ou lavent les animaux font aussi de bons affaires.
Les femmes, organisées en groupe, se chargent aussi de la distribution de l’eau pour désaltérer les bêtes et s’en sortent bien.
Elles se rendent sur le site tôt dans la matinée, où elles discutent avec les clients avant de partir chercher de l’eau dans des barriques qu’elles vendent entre 1500 FCFA et 3.000 FCFA.
Les menuisiers aussi voient leurs commandes, notamment d’enclos et de palettes, augmenter.
Dans la menuiserie d’Ibrahim Koné, non loin du marché de bétails, trois ouvriers s’activent durant plusieurs heures de la journée pour fabriquer des palettes, qui seront ensuite vendues à 2.000 FCFA, l’unité.
le reportage de Fulbert Y.