Dans son discours à la Nation, à la veille de la commémoration du 58e anniversaire de l’indépendance prévue ce 7 août , le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a annoncé avoir procédé à la signature d’une ordonnance portant amnistie, en faveur de huit cents (800) detenus poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010, ou des infractions contre la sûreté de l’Etat commises après le 21 mai 2011, date de sa prestation de serment en qualité de Président de la République.
Parmi les 800 détenus ayant bénéficié de la clémence du chef de l’Etat, figurent des barons de l’ex-régime : Simone Gbagbo (condamnée à 20 ans de prison) Lida Kouassi (condamné à 15 ans de prison en janvier 2018) et Assoa Adou (condamné à 4 ans de prison depuis 2017). Mais aussi de Kamaraté Souleymane dit « Soul to Soul », chef du protocole du président de l’Assemblée Nationale, dans la résidence de qui avait été découvert 60 tonnes d’armes, lors des mutineries de 2017 (non encore jugé)..
«Sur les 800 personnes concernées par cette amnistie, environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil et verront leurs condamnations pénales effacées ; de ce fait, il sera mis fin aux poursuites à leur encontre. Il en sera de même pour les trois cents (300) autres personnes détenues, qui seront libérées prochainement», a indiqué le chef de l’Etat.
Cependant, a précisé M. Ouattara, cette mesure d’amnistie ne concerne pas une soixantaine de militaires et de membres de groupes armés ayant commis des crimes de sang.
« Il s’agit d’une mesure de clémence de la nation entière envers ses filles et ses fils », a dit le chef de l’Etat, invitant « les bénéficiaires de cette amnistie à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels évènements et ne sombre plus jamais dans la violence ».
« Nous devons, tous, prendre conscience de l’extrême nécessité d’installer, de façon définitive, une société de responsabilités, où chaque citoyen doit répondre de ses actes», a-t-il ajouté.
Aux victimes de la crise postélectorale, le président Ouattara a demandé de s’inscrire résolument dans la dynamique de la réconciliation nationale, en acceptant de pardonner
« Ceux qui ont payé un lourd tribut lors de ces événements douloureux, je leur demande de bien vouloir accepter de pardonner. Je voudrais leur dire qu’ils continueront de bénéficier d’une attention particulière de l’Etat», a-t-il assuré.
Fulbert YAO
Abidjan (Côte d’Ivoire)