Outre l’amnistie accordée à 800 personnes dont l’ex première dame Simone Gbagbo, le président Alassane Ouattara a également annoncé ce lundi 6 août, dans son adresse à la nation, la réexamination de la composition de la commission électorale indépendante (CEI) dont la réforme est exigée par l’opposition et la cour africaine des droits de l’homme, en vue des prochaines élections.
« J’ai, également, suivi avec attention les divers avis sur le processus électoral, en particulier la composition de la Commission Electorale Indépendante. Je voudrais réaffirmer, encore une fois, que la composition actuelle de la Commission Electorale Indépendante résulte d’un large
consensus de tous les acteurs politiques Ivoiriens de premier plan, après la crise post-électorale. D’ailleurs, ils y sont tous représentés. Cependant, comme le recommande notamment la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, j’ai instruit le Gouvernement à l’effet de réexaminer la composition de la Commission Electorale Indépendante. Je souhaite, en effet, que les prochaines élections soient inclusives et sans violence », a-t-il indiqué au sujet de l’institution.
L’opposition demande depuis des mois au gouvernement de mettre en place la nouvelle Commission électorale indépendante et le nouveau code électoral dans les meilleurs délais.
Pour l’essentiel, c’est à la suite d’une requête de l’ONG Action pour la Protection des Droits de l’Homme, en abrégé APDH, que la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a, par arrêt en date du 18 novembre 2016, ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire, Etat défendeur, de : « modifier la loi n°2014-335 du 18 juin 2014 relative à la Commission Électorale Indépendante pour la rendre conforme aux instruments juridiques régionaux auxquels l’Etat de Côte d’Ivoire est partie ».
La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples avait déclaré la Cei non conforme au droit international, par conséquent discriminatoire envers l’opposition et les candidats indépendants.
Enfin, le chef de l’Etat a appelé à la responsabilité de la classe politique afin que le débat politique soit apaisé.
« Je l’ai déjà indiqué, tous ceux qui souhaitent être candidat à l’élection présidentielle de 2020 pourront l’être, conformément aux dispositions de la Constitution de la troisième République », a-t-il conclu.
Fulbert YAO
Abidjan (Côte d’Ivoire)