Une réunion d’urgence pour la mise en place d’un système d’alerte, de riposte et de gestion consensuelle des cas d’infections nosocomiales liées aux pathogènes hautement résistants dans les établissements de soins de santé, s’est tenue le mardi 20 juin au Bureau régional de l’OMS à Abidjan. Cette rencontre qui a réuni plusieurs experts dont la présidente du GMC-RAM, prof. Mireille DOSSO.
Le Groupe Multisectoriel de Coordination de la lutte contre la Résistance aux Anti Microbiens (GMC-RAM) veut apporter une riposte au vu de la montée des cas de bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe) dans les services sensibles des Centres Hospitaliers et Universitaires de Cocody, de Treichville et du centre des Grands Brûlés du SAMU.
« Ce qui se passe dans nos CHU est une réalité, c’est vous qui mesurez la menace de la résistance aux antimicrobiens sur notre système de santé. C’est une menace pour la sécurité sanitaire mondiale. Imaginez si ce qui se passe dans certains CHU se généralise », a affirmé Dr Zombré Daogo Sosthème, conseiller politique et système de santé ,OMS-CI à l’ouverture de l’atelier.
Selon la présidente du GMC-RAM et directeur de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Prof Mireille DOSSO, la prolifération des bactéries ultra résistantes nous exposent à une situation catastrophique due au fait de l’inexistence d’outils thérapeutique pour les patients. Elle a informé les experts que cette réunion extraordinaire est la conséquence de la grave situation au niveau de la réanimation du CHU de Cocody qui enregistré le décès de cinq (05) patients, décès consécutif à une infection à bactéries ultra résistantes.
« Les infections nosocomiales à bactéries ultras résistants sont un drame. C’est un tueur silencieux dans nos unités de soins et dans nos hôpitaux. Il faut prendre conscience de cette impasse thérapeutique et identifier les pistes à prendre ensemble pour attaquer ce fléau silencieux. C’est le point de départ de la riposte aux bactéries ultras résistants » a soutenu Prof Mireille Dosso.
Le Directeur médical et scientifique du CHU de Cocody, prof MOH Elo Nicolas, a souligné que le CHU de Cocody est à l’honneur dans cette situation mais il reste déterminer à mettre en œuvre toutes les résolutions avec l’accompagnement de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire pour améliorer leurs pratiques de soin. Il a également souhaité que les résolutions qui sortiront de cet réunion puissent être mises en œuvre de façon rapide pour colmater un certain nombre de choses, de la gouvernance jusqu’à l’opérationnel.
Quant à Dr ASSA Lynda, réanimateur au CHU de Cocody, les infections nosocomiales sont courantes dans les blocs de réanimation et il faut que cette rencontre puisse produire des résolutions applicables par les décideurs pour freiner ce tueur silencieux.
Notons que les infections nosocomiales sont des infections liées aux soins apparaissant 48 h après une hospitalisation ou plus 72 heures après la sortie voire pour certaines interventions chirurgicales 6 mois.
Les infections nosocomiales les plus courant dans les soins de santé sont dues aux bactéries multirésistantes telles que Staphylococcus aureus , Enterobacter, Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae.
Fulbert Yao